Vulvectomie

Objectif et définition

La vulvectomie consiste en l'ablation chirurgicale des grandes lèvres, petites lèvres et du clitoris.
Elle est, en général, justifiée par la présence d'une lésion précancéreuse ou cancéreuse au niveau vulvaire.
En cas de lésion cancéreuse, un prélèvement ganglionnaire d'un côté ou des deux côtés au niveau du pli inguinal devra être réalisé (curage ganglionnaire unilatéral ou bilatéral inguinal).
Dans de rares cas, un prélèvement ganglionnaire intra-abdominal devra peut-être être réalisé.

Durée de l'intervention

2 à 4h.

Durée de l'hospitalisation

2 à 15 jours.

Dans certaines indications, une hospitalisation préopératoire de 24h est proposée en vue de réaliser une préparation intestinale (antibiothérapie, laxatif, lavement) associée à un régime sans résidu (sans fruits et légumes pendant une semaine avant l'intervention).

Fréquence de ce type d'intervention

Près de 20 vulvectomies sont réalisées par an dans le service.

Effets secondaires de l'intervention

La principale conséquence de la vulvectomie est la disparition du relief graisseux et des replis muqueux au niveau vulvaire.
Le prélèvement ganglionnaire inguinal peut augmenter le risque d'infection à long terme, le risque de gonflement des membres inférieurs (lymphoedème) et le risque de phlébite.
La chirurgie vulvaire peut avoir des répercussions également sur la qualité des rapports sexuels (douleurs pendant les rapports).

Risques inhérents à l'intervention et pertinents pour le patient

Des lésions d'organes au voisinage de la vulve et du prélèvement ganglionnaire peuvent se produire de manière exceptionnelle (plaie intestinale, plaie de la vessie, plaie de l'urètre ou des vaisseaux) nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique.
Un saignement est également exceptionnel et une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut alors être rendue nécessaire.
Un hématome, une infection ou une collection de lymphe (lymphocèle) peuvent survenir, nécessitant la plupart du temps des soins locaux.
Néanmoins, une seconde intervention pour traiter de manière adaptée ces complications peut se révéler nécessaire.
La région vulvaire étant une région cicatrisant lentement, ceci nécessite des soins continus durant plusieurs semaines afin d'assurer la cicatrisation complète au niveau vulvaire et au niveau des cicatrices inguinales.
Comme toute chirurgie, cette intervention peut comporter, très exceptionnellement, un risque vital ou de séquelle grave.
Un traitement préventif anticoagulant est établi (médicaments, bas à varices, kinésithérapie) est prescrit pendant la période après l'intervention afin de réduire le risque de phlébite (formation d'un caillot dans une des veines) ou d'une embolie pulmonaire.

Après l'intervention

Les premières heures après l'intervention sont souvent douloureuses et nécessitent des traitements antalgiques puissants. Des anti-douleurs sont administrés de manière préventive selon un schéma préétabli. A la demande, d'autres anti-douleurs peuvent être administrés soit par voie intraveineuse, soit par voie orale.
Des antibiotiques sont, en général, prescrits au moment de l'intervention. Ce traitement peut éventuellement être poursuivi plusieurs jours, soit par voie intraveineuse, soit par voie orale, en vue de diminuer le risque d'infection.
Un traitement anticoagulant est également prescrit.
Une sonde urinaire est laissée en place pendant 24 à 48h, parfois plus longtemps en cas de lésion proche de l'urètre.
Des drains sont placés au niveau des cicatrices vulvaires et inguinales et sont laissés en place pour une durée variable de 1 à 10 jours.
Il peut exister un saignement vulvaire modéré et banal au cours de la période post-opératoire.
La reprise de l'alimentation normale se fait en général entre le 1er et le 3ème jours suivant l'intervention.
La sortie d'hospitalisation est généralement prévue 10 à 15 jours après l'intervention.
Les douches sont possibles quelques jours après l'intervention mais il est recommandé d'attendre 1 mois avant de prendre un bain. Une reprise de l'activité sexuelle sera discutée en post-opératoire en fonction de l'évolution de la cicatrisation.
Si après votre retour à domicile vous présentez des douleurs, des saignements, des vomissements, de la fièvre ou une douleur dans les mollets, il est indispensable d'en informer votre médecin.
Une consultation postopératoire vous est proposée soit chez votre chirurgien, soit chez votre médecin référent.

Refus de l'intervention


En cas de pathologie oncologique ou de suspicion de lésion pouvant dégénérer, postposer le traitement peut aggraver le pronostic.