Cure d'incontinence urinaire d'effort (TOT, TVT)

Objectif et définition

L'intervention qui vous est proposée est destinée à traiter votre incontinence urinaire à l'effort. Les fuites urinaires à l'effort sont la conséquence de l'altération des structures de soutien de la vessie et de l'urètre. L'intervention de type TVT ou TOT consiste à positionner, sous l'urètre, une petite bandelette synthétique qui permet de remplacer les structures de soutien défaillantes. L'intervention se fait sous anesthésie générale ou loco-régionale.
Les techniques du TVT (tension-free vaginal tape) et TOT (trans-obturator tape) ont un abord légèrement différent.
Dans les deux techniques, vous serez installée en position gynécologique. Une courte incision sera réalisée au niveau de la paroi antérieure du vagin sous l'urètre.
Dans la technique du TVT, deux petites incisions sus-pubiennes seront réalisées.
Dans la technique du TOT, les incisions sont latérales dans le pli situé entre la cuisse et la vulve.
La bandelette est passée au moyen d'une aiguille de chaque côté entre le vagin et l'incision soit sus-pubienne, soit située au niveau du pli entre la cuisse et la vulve. La bandelette est posée sans tension sous le canal de l'urètre et les incisions sont fermées par une suture simple.
Dans la technique du TVT, une cystoscopie (introduction d'un tube avec optique au niveau de la vessie) est effectuée pour vérifier la vessie.
Dans certains cas, une sonde urinaire est laissée en place en fin d'intervention.

Durée de l'intervention

15 à 30 minutes.

Durée de l'hospitalisation

La majorité des interventions se font en hôpital de jour (un jour). Une hospitalisation jusqu'au lendemain de l'intervention peut être recommandée chez certaines patientes.

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d'anesthésie préopératoire est nécessaire quelques jours avant l'opération. Le choix du type d'anesthésie dépend de l'avis du chirurgien et du médecin anesthésiste.

Fréquence de ce type d'intervention

Plus de 50 cures d'incontinence urinaire d'effort sont réalisées par an dans notre Institution.

Effets secondaires de l'intervention

Si une sonde urinaire a été laissée en place, vous pourrez ressentir quelques brûlures après l'ablation de la sonde.
Dans la technique du TOT, des douleurs à la face interne des cuisses peuvent survenir. Ces douleurs disparaissent rapidement.
Dans les jours qui suivent l'intervention, vous pouvez constater que votre vessie se vide plus lentement.

Risques inhérents à l'intervention et pertinents pour le patient

  • Plaie de la vessie: il peut arriver que le passage de la bandelette s'effectue dans la vessie, ce qui nécessite simplement un repositionnement par un nouveau passage. En cas de plaie de la vessie la sonde urinaire devra être conservée plus longtemps.
  • Exceptionnellement, une plaie de l'urètre peut survenir en peropératoire, ce qui pourrait entraîner l'ajournement de l'intervention.
  • Hémorragie et hématome: cette complication est très rare et nécessite exceptionnellement une réintervention pour évacuer l'hématome et/ou une transfusion sanguine.
  • Très exceptionnellement, comme pour toute intervention chirurgicale, des complications graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital peuvent survenir (plaie d'un gros vaisseaux, plaie intestinale, phlébite, embolie pulmonaire).
  • Une infection urinaire est possible après l'intervention, nécessitant la prescription d'antibiotiques.
  • La reprise de miction est parfois difficile et peut nécessiter quelques jours supplémentaires de sondage.
  • Des difficultés importantes pour uriner peuvent survenir d'où la nécessité de recourir à des sondages répétés de la vessie ou à la mise en place d'un cathéter sus-pubien dans la vessie (cystocath).
  • A distance de l'intervention, il est fréquent de constater un ralentissement du jet urinaire pendant la miction.
  • Les douleurs sont très modérées en post-opératoire, voire inexistantes.
  • Lors de la technique du TOT, des douleurs peuvent survenir au niveau de la face interne des cuisses.
  • Tout retard de cicatrisation au niveau du vagin est très rare. Quant à l'érosion tardive de l'urètre ou du vagin liée à la bandelette, elle paraît exceptionnelle.
  • Si vous présentez des signes d'instabilité vésicale avant l'intervention (mictions fréquentes, urgences mictionnelles, incontinence urinaire d'urgence), ces symptômes peuvent fréquemment persister voire s'aggraver après l'intervention. Il est donc important d'exclure une instabilité vésicale avant l'intervention.
  • Le résultat sur l'incontinence urinaire est habituellement très bon avec plus de 95 % de satisfaction mais ne peut, bien entendu, être garanti.

Après l'intervention

La convalescence à prévoir est de quelques jours, cette durée pouvant être adaptée en fonction du travail que vous exercez. Vous devrez vous abstenir de porter des charges lourdes et d'avoir des rapports sexuels pendant environ 3 à 4 semaines pour permettre la cicatrisation de l'incision vaginale. Pendant cette période, quelques pertes vaginales minimes peuvent survenir. Par la suite, cette intervention ne modifiera pas votre vie sexuelle. Une consultation de contrôle sera prévue avec votre chirurgien quelques semaines après votre sortie.

Refus de l'intervention

Bien qu'inconfortable, votre incontinence urinaire n'a aucune conséquence médicale péjorative.
Le traitement de votre incontinence urinaire n'est pas une nécessité vitale. Une rééducation par kinésithérapie est parfois possible pour pallier à vos fuites urinaires.