Votre traitement
Fertilisation In Vitro (FIV) et Injection Intracytoplasmatique d’un Spermatozoïde (ICSI)
La fertilisation in vitro (FIV) est une technique permettant de recueillir un ou plusieurs ovocytes produits par les ovaires, et de le (ou les) mettre en contact direct en dehors du corps de la femme avec les spermatozoïdes. Les embryons obtenus par cette technique sont ensuite replacés dans l’utérus de la femme, dans le but d’obtenir une grossesse.
Le traitement de FIV se déroule en plusieurs étapes:
- La stimulation ovarienne
- La ponction d’ovocyte(s) et le recueil du sperme
- La fécondation : le rôle du laboratoire
- Le replacement des embryons (transfert d’embryons)
- La congélation des embryons
Télécharger la brochure sur la FIV aux Cliniques universitaires Saint-Luc
Don de sperme
Qui peut bénéficier d'un don de sperme?
Le don de sperme peut être proposé aux couples confrontés à un problème d’infertilité masculine lorsque la quantité ou la qualité des spermatozoïdes est insuffisante pour obtenir une grossesse ou aux couples ne disposant pas d’un partenaire masculin.
D'où proviennent les gamètes?
Le Service de gynécologie et d’andrologie des Cliniques universitaires Saint Luc pratique des traitements de procréation médicalement assistée (PMA) avec du sperme de donneur anonyme provenant d’une banque extérieure dans le but d’obtenir une grossesse et un enfant.
Dans ce but, une convention de gestion (transport, conditionnement, validation, décongélation) des paillettes de sperme a été signée avec la banque NORDIC (Nordic Cryobank ApS, Struenseegade 9, 2sal. 2200 København, Denmark) pour les traitements de PMA réalisés avec donneur, dans le cadre de la loi belge en vigueur.
Nordic est une banque de matériel corporel humain qui répond aux critères d’agrément européen: EU Directives (2004/23/EC, 2006/17/EC and 2006/86/EC).
Modalités pratiques?
Lors de la consultation du programme de don de sperme, le couple demandeur devra communiquer ses critères morphologiques prioritaires pour le choix du donneur de sperme. Celui-ci sera validé avec le médecin qui s’efforcera de le respecter dans la mesure du possible et qui se chargera de la commande des paillettes de sperme nécessaires au traitement de PMA auprès de Nordic.
Le sperme de donneur pourra être utilisé en fonction de l’histoire médicale de la receveuse pour des inséminations intra-utérines ou pour une fécondation in vitro.
Don d’ovocytes
Qu'est-ce qu'on don d'ovocytes ?
Il s’agit de recevoir les ovocytes d’une autre femme. Après fécondation de ces ovocytes par le sperme du conjoint, les embryons obtenus sont transférés à la receveuse d’ovocytes afin de lui permettre d’obtenir une grossesse.
Qui peut en bénéficier ?
Toute patiente ayant un désir de grossesse et chez qui la qualité ou la quantité des ovocytes est un facteur limitant au succès de la FIV, par exemple les patientes en ménopause précoce, les patientes répondant mal au traitement.
Pourquoi faut-il trouver une donneuse ?
L’hôpital ne dispose pas d’une liste de donneuses potentielles. C’est donc au couple de trouver dans son entourage une candidate donneuse.
Quel est le principe du traitement : don croisé anonyme ou don direct ?
Don croisé anonyme : système d’échange au cours duquel la receveuse se verra attribuer les ovocytes d’une femme qu’elle ne connaît pas. Dans ce cas, les identités de la donneuse ainsi que celle du couple receveur seront anonymisées.
Don direct : le couple receveur connaît la donneuse, puisqu’il s’agit de la personne qu’ils ont sollicitée pour entrer dans le programme.
Que puis-je attendre d’un don croisé anonyme ?
Toutes les donneuses sont soumises aux mêmes conditions : elles doivent avoir moins de 36 ans au moment du don, un dépistage génétique de base normal, un dépistage infectieux négatif, idéalement au moins un enfant et une absence de contre-indication au traitement de stimulation ovarienne requis pour une FIV. Ce sont les médecins de l’unité de FIV qui s’occuperont d’apparier donneuse et receveuse en fonction des caractéristiques physiques.
Quel traitement pour les donneuses ?
Les donneuses d’ovocytes auront une stimulation ovarienne identique à celle des autres patientes de FIV, c’est-à-dire : des injections sous-cutanées quotidiennes couplées à des contrôles par échographie et prise de sang 3 à 5 fois durant le traitement. La ponction de récupération des ovocytes est réalisée sous anesthésie.
Quelles chances de grossesse pour la receveuse ?
Plus la donneuse est jeune, plus la receveuse aura des chances d’être enceinte. On estime le succès de la technique à 45% de grossesse par transfert d’embryons.
Social freezing (congélation des ovocytes)
Chez la femme, la préservation d’ovocytes peut également se faire pour raisons non-médicales. C’est ce qu’on appelle le « social freezing ».
Contrairement à l’homme qui produira du sperme tout au long de sa vie, la femme dispose d’un capital d’ovocytes limités à la naissance ; ce capital s’épuise tout au long de la vie et l’ovaire produira des ovules de moindre qualité avec l’âge.
Il s’agit donc de donner l’opportunité aux patientes de différer dans le temps l’usage de leurs ovocytes pour convenances personnelles (carrière professionnelle, absence de partenaire, etc.). Les ovocytes prélevés seront donc congelés en attendant le moment idéal pour ces personnes.
Chirurgie de la fertilité
Des anomalies bénignes de l'appareil génital féminin (utérus, trompes, col,..) ou des pathologies extérieures à ce dernier mais influençant son fonctionnement peuvent être à l'origine de problèmes d'infertilité. Dans certains cas, une chirurgie permettra de résoudre/améliorer cette anomalie et par là même restaurer une fertilité pour le couple.
Les pathologies les plus fréquentes et leur traitement sont :
- les pathologie des trompes utérines de Fallope
- les pathologie de la cavité utérine
- les fibromes utérins
- l'endométriose
Les pathologie des trompes utérines de Fallope
Les trompes utérines de Fallope sont des "tunnels" qui relient la cavité de l'utérus à l'ovaire. Elles permettent la rencontre du spermatozoïde et de l'ovocyte, au sein de leur partie terminale plus large, l'ampoule. Les microcils à la surface des trompes permettront alors le transfert de l'embryon vers la cavité utérine pour l'implantation.
Dans certaines situations (endométriose, adhérences dues à des chirurgies antérieures... ou suite à des infections notamment liées au Chlamydia...), les trompes utérines peuvent être bouchées ou abîmées, rendant alors la rencontre et la fécondation impossible. L'évaluation des trompes se fera par radiographie de l'utérus et des trompes (l'hystérosalpingographie) qui permettra de confirmer leur perméabilité.
En cas d'occlusion importante avec destruction de la structure de la trompe, il sera préférable de l'enlever car elle empêche l'obtention d'une grossesse, même en fécondation in vitro de par le contenu inflammatoire qu'elle contient et qu'elle déverse dans la cavité utérine. En cas d'atteinte moins sévère, une chirurgie au laser par laparoscopie sera réalisée pour réouvrir la trompe, éventuellement recréer un nouvel orifice tubaire et/ou pour libérer la trompe si elle est prise dans des adhérences, limitant son fonctionnement.
Après ce type de chirurgie, les risques de grossesse extra-utérine (dans les trompes) par mauvais fonctionnement des microcils sont plus fréquents.
Les pathologies de la cavité utérine
La cavité de l'utérus se trouve à l’intérieur de l'utérus, où s'implantera l'embryon après son trajet dans la trompe et où se développera la grossesse. Elle est recouverte de l'endomètre, qui s'épaissit tous les mois pour accueillir la potentielle grossesse et qui s'éliminera à la fin du cycle si il n'y a pas de grossesse, correspondant aux règles.
Plusieurs pathologies peuvent spécifiquement endommager, déformer, altérer cette cavité et par là-même diminuer les chances de grossesse:
- les synéchies utérines
- les polypes endométriaux
- les fibromes sous-muqueux
Les fibromes utérins
Les fibromes utérins sont des pathologies bénignes du muscle de l'utérus (le myomètre), pouvant se développer n'importe où sur l'utérus, et atteindre parfois une taille très importante. C'est une pathologie plus fréquente chez les patientes d'origine africaine et reste la première cause d'hystérectomie (ablation de l'utérus) dans le monde. Les symptômes dépendent de leur taille et de leur localisation.
L'endométriose
L'endométriose est la présence de tissu de l'intérieur de l'utérus, ou endomètre, à l'extérieur de l'utérus. Ce tissu mal placé continue à répondre à la stimulation hormonale des ovaires, avec un épaississement puis une élimination qui, à l'extérieur de l'utérus, ne peut s'évacuer et entraîne une inflammation locale importante.
Les symptômes surviennent généralement au moment des règles. Le principal est la douleur: douleurs de règles très importantes, douleurs pendant les rapports sexuels et douleurs en allant à selles pendant les règles.
Ils sont très variables d'une femme à l'autre et peu corrélés à l'importance de la maladie.
L'inflammation peut parfois engendrer une infertilité. peut parfois également être retrouvée ou est parfois le seul point d'appel,
L'inflammation locale, en plus de la douleur et de la sécrétion péritonéale de substances toxiques pour les ovocytes et l’embryon (supposée) entraînera la formation d'adhérences, c'est-à-dire l'accolement des organes pelviens entre eux, particulièrement des trompes, pouvant entraîner des obstructions et des mauvais fonctionnements à ce niveau.
La physiopathologie et les causes exactes de l'endométriose sont actuellement inconnues. Plusieurs facteurs favorisants sont évoqués sans jamais avoir été prouvés : mode de vie, pollution des eaux, toxiques, génétiques...
Accompagnement par hypnose
Qu’est-ce que l’hypnose ?
L’état d’hypnose est un état de la conscience qui est physiologique et naturel. C’est un processus mental qui sert à protéger la personne.
Grâce à cette technique, le soignant permet à la personne de rentrer dans cet état de conscience particulier, peu importe le moment ou l’endroit où elle se trouve.
En quoi l’hypnose peut-elle m’aider dans mes traitements de procréation médicalement assistée
L’hypnose permet à la personne de « s’évader en pensée » de l’endroit où elle est réellement et de se focaliser sur quelque chose d’agréable (un lieu, un événement, un souvenir…).
Elle apporte une sensation agréable à la personne dans un moment qui aurait pu lui faire peur ou être plus sensible. Cette dernière est ainsi plus détendue et les actes médicaux lui paraissent moins lourds.
Elle permet de réduire des produits anesthésiants, par exemple lors des inséminations intra-utérines ou d’examens diagnostiques en matière de fertilité.
Préservation de la fertilité
Comment et pourquoi préserver la fertilité des enfants et des jeunes adultes?
Les traitements anticancéreux permettent de sauver de nombreuses vies (environ 80% des enfants seront guéris), mais ils ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. Ainsi, la chimiothérapie et la radiothérapie sont dits « gonadotoxiques », car ils altèrent les gonades (c’est-à-dire les ovaires et les testicules) en même temps que les cellules cancéreuses et peuvent donc compromettre les chances des patient(e)s d’avoir des enfants un jour.
Ces traitements peuvent aussi être administrés pour des maladies non cancéreuses comme la drépanocytose, la thalassémie, des maladies immunologiques… Les situations qui sont le plus à risque d'infertilité post-traitement sont les irradiations corporelles totales, l'irradiation pelvienne, la greffe de moelle et certaines chimiothérapies utilisées dans le traitement du lymphome de Hodgkin. Le risque de stérilité définitive n’est cependant pas prévisible. La préservation de la fertilité de ces jeunes patient(e)s est donc devenue une préoccupation importante du corps médical. Bonne nouvelle : des solutions existent déjà et d’autres sont à l’étude !
La cryopréservation des cellules de la reproduction avant le traitement gonadotoxique
La cryopréservation permet de conserver par le froid des cellules ou des tissus sur de longues périodes. Après la puberté, il est ainsi possible de récupérer et cryopréserver les ovules (chez les femmes après 16 ans) ou les spermatozoïdes (chez les adolescents et chez les hommes) avant l’administration du traitement. Cependant, lorsque la chimiothérapie doit débuter urgemment, la femme n’a pas le temps de bénéficier d’un prélèvement d’ovules et un fragment de tissu ovarien peut être prélevé (voir technique identique pour la fille prépubère).
La congélation des spermatozoïdes et des ovules est actuellement devenue une technique routinière en clinique.
Consultez notre brochure destinée aux adolescents qui explique la procédure de cryopréservation du sperme.
Avant la puberté, cette solution n’est cependant pas applicable.
Une autre option pour les enfants avant la puberté
Pour les enfants n’ayant pas encore passé la puberté, c’est-à-dire chez lesquels des spermatozoïdes ou des ovules matures ne sont pas encore produits, pouvant remplir pleinement leur fonction reproductive, la solution est de prélever et de cryopréserver un fragment de testicule ou d’ovaire. Cette option est actuellement proposée presque systématiquement à tout enfant devant être traité pour un cancer ou recevoir un traitement gonadotoxique dans le cadre de la prise en charge de certaines maladies non cancéreuses. Plus tard, une fois le patient en rémission, le tissu cryopréservé pourra être décongelé et, théoriquement, être utilisé pour restaurer la fertilité.
Plus précisément, chez la fille
La cryopréservation et transplantation du tissu ovarien : résultats cliniques encourageants
En 1996, notre équipe fut l’une des premières à proposer la cryopréservation de tissu ovarien aux patientes traitées par chimio et/ou radiothérapie.
Une avancée majeure dans le domaine a été obtenue aux Cliniques universitaires Saint Luc en 2004 par la toute première naissance après transplantation du tissu ovarien cryopréservé.
Au cours des 10 premières années d’expérience, plus de 20 patientes ont bénéficié d’une réimplantation de fragments ovariens après rémission complète de leur pathologie. De manière générale, la technique permet une restauration de la fonction ovarienne chez 93% des patientes dans un délai de 4 à 5 mois après transplantation et un taux le taux de grossesse de 29 %. Cette option n’est toutefois pas envisageable pour les patients qui présentent un risque de contamination de leur tissu ovarien par des cellules cancéreuses.
Comment obtenir un ovule mûr à partir de tissu cryopréservé ?
Au-delà de la la greffe de tissu ovarien décongelé, deux autres options sont envisageables mais encore à l’étude :
- La transplantation de follicules ovariens isolés : l’ovaire artificiel (lire le paragraphe « De bons espoirs »)
- La culture in vitro du tissu ovarien et la maturation in vitro des follicules (lire le paragraphe « De bons espoirs »)
Et pour les garçons ?
Si les résultats obtenus pour différentes espèces animales sont encourageants, à l’heure actuelle, aucune des options de restauration de la fertilité à partir du tissu testiculaire immature prépubère cryopréservé n’a montré son efficacité chez l’humain. De nombreuses recherches sur la façon dont on pourrait obtenir des spermatozoïdes matures à partir du tissu cryopréservé sont en cours.
Les Cliniques universitaires Saint-Luc sont d’ailleurs l’un des premiers centres au monde à avoir développé la cryopréservation du tissu testiculaire immature et est à la pointe de la recherche dans le domaine de la restauration de la fertilité à partir de ce tissu.
Comment obtenir des spermatozoïdes matures à partir du tissu testiculaire prépubère cryopréservé ?
Trois options sont envisageables mais encore à l’étude :
- La greffe du tissu testiculaire : dans ce cas, le fragment de tissu est remis ou transplanté chez le patient dans son entièreté. Cette option n’est toutefois pas envisageable pour les patients qui présentent un risque de contamination de leur tissu testiculaire par des cellules cancéreuses.
- La transplantation des cellules souches préalablement isolées et sélectionnées : ces cellules, qui donneront naissance aux spermatozoïdes, peuvent être isolées après décongélation du tissu testiculaire, et transplantées chez l’homme jeune en rémission. Une fois repositionnées dans leur environnement habituel, elles y reçoivent le support nécessaire pour se différencier en spermatozoïde. Cette approche permettrait une restauration de la fertilité naturelle.
- La maturation in vitro : il s’agit de réaliser le processus de spermatogenèse entièrement en laboratoire, c’est-à-dire obtenir des spermatozoïdes à partir des cellules souches contenues dans le tissu testiculaire décongelé par mise en culture et apport des substances nécessaires à leur progression vers le stade de spermatozoïde.
Pour en savoir plus, consultez l'article "Les défis de l'andrologie à Saint-Luc", paru dans "Les Echos de la fondation Saint-Luc"
De bons espoirs pour l’avenir
Chez la fille
Les résultats en transplantation sont déjà excellents mais les chercheurs continuent à améliorer les techniques pour encore en augmenter le succès. Les techniques pour les patientes chez qui il existe un risque de contamination du tissu ovarien par des cellules cancéreuses sont en développement et nous espérons bientôt pouvoir leur proposer également une solution pour être enceinte. Il s’agit de l’ovaire artificiel.
Les follicules inclus dans le tissu ovarien contenant les ovules peuvent être isolés et placés dans une matrice artificielle (ovaire artificiel) pour ensuite être greffés à la patiente, sans risque de réintroduire des cellules cancéreuses.
Chez le garçon
Actuellement, les recherches dans ce domaine avancent vite et les conditions de transplantation et de culture permettant d’obtenir des spermatozoïdes in vitro devraient être réunies prochainement. Il restera à démontrer que ces spermatozoïdes peuvent donner naissance à des enfants en bonne santé. Si la restauration de la fertilité à partir de tissu testiculaire immature est encore au stade expérimental, elle n’en apporte pas moins un espoir aux patients confrontés à un risque de stérilité future.
Où les prélèvements de cellules ou tissus reproducteurs sont-ils gardés aux Cliniques universitaires Saint-Luc ?
La banque de tissu ovarien a été créée en 1996 et comporte les échantillons de plus de 600 patientes. La banque de tissu testiculaire immature a été créée en 2005. Elle compte de nombreux prélèvements testiculaires conservés dans de l’azote liquide. Environ 80% des échantillons proviennent de jeunes patients atteints d’un cancer.
Remerciements
Nous remercions particulièrement les personnes et institutions qui ont aidé au financement de ces projets et ont donc contribué au développement de toutes ces techniques innovantes et à leur implémentation en pratique clinique, et en particulier la Fondation contre le cancer, le FNRS et le Télévie, la Fondation Saint Luc, la Fondation Salus Sanguinis, la région wallonne et les mécénats privés.