Réanostomose tubaire par laparoscopie ou laparotomie

Objectif et définition

Cette intervention consiste à restaurer votre fertilité après la réalisation d'une ligature tubaire. Elle est réalisée sous anesthésie générale. Le but de l'intervention est de restaurer une perméabilité d'une ou des deux trompes utérines qui est le petit canal qui transporte l'embryon de l'ovaire vers l'utérus.
Cette intervention peut être réalisée par laparoscopie ou par laparotomie (rare).

  • Par laparoscopie, l'intérieur de la cavité abdominale, et en particulier les organes génitaux, sont observés à l'aide d'une caméra de quelques millimètres introduites par une incision au niveau de l'ombilic. D'autres incisions infracentimétriques seront réalisées dans la région supra-pubienne pour introduire de fins instruments permettant de réaliser l'acte chirurgicale (entre 4 et 6 incisions). Le premier but de la laparoscopie est d'établir un diagnostic et de voir si, dans un premier temps, l'intervention est possible. C'est le seul examen qui permet de visualiser la portion restante de la trompe après la ligature tubaire.Si celle-ci est possible d'un ou des deux côtés, un guide sera placé par voie vaginale (par voie hystéroscopique) à l'intérieur de la trompe pour assurer un affrontement correct des deux berges à réanastomoser.
  • L'intervention peut également être réalisée par laparotomie. Elle nécessite l'ouverture de l'abdomen par une incision horizontale, supra-pubienne.Le succès de l'intervention n'est évidemment pas garanti. Le pronostic de votre fertilité dépend bien évidemment du résultat de l'acte chirurgical mais aussi d'autres facteurs qui ont été évalués en consultation avec votre médecin.

Durée de l'intervention

1 à 3h.

Durée de l'hospitalisation

2 à 5 jours.

Fréquence de ce type d'intervention

Plus de 25 réanastomoses tubaires par laparoscopie sont réalisées par an dans le service

Effets secondaires de l'intervention

Il existe un risque légèrement majoré de grossesse extra-utérine après réanastomose tubaire, raison pour laquelle en cas de retard de règles ou de pertes de sang anormales, un test de grossesse doit être réalisé. Si celui-ci est positif, une échographie endovaginale doit être réalisée rapidement pour s'assurer de la localisation correcte de la grossesse.
Si malheureusement la réanastomose n'a pu être réalisée, une exérèse d'une ou des deux trompes (salpingectomie) pourrait être réalisée en vue d'augmenter les chances de grossesse lors d'une fécondation in vitro si celle-ci est possible.
Toutes les chirurgies au niveau des trompes augmentent légèrement le risque de grossesse extra-utérine, raison pour laquelle, en cas de retard de règles ou de pertes de sang inhabituelles, un test de grossesse devra être réalisé. Si celui-ci est positif, une échographie endovaginale devra vérifier si la grossesse est bien intra-utérine.

Risques inhérents à l'intervention et pertinents pour le patient

En cours d'intervention, la voie d'abord chirurgicale peut être modifiée en fonction des constatations faites pendant l'intervention. Un ouverture de l'abdomen peut parfois s'avérer nécessaire alors que l'intervention était prévue par voie laparoscopique.
Des lésions d'organes au voisinage de l'utérus peuvent se produire de manière exceptionnelle (plaie intestinale, plaie de la vessie ou de l'uretère, des vaisseaux sanguins), nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique.
Un saignement interne est également exceptionnel et une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut alors être rendue nécessaire.
Un hématome ou une infection (abcès de la cicatrice) peuvent survenir, nécessitant la plupart du temps des soins locaux. Néanmoins, une seconde intervention pour traiter de manière adaptée ces complications peut se révéler nécessaire.
Comme toute chirurgie, cette intervention peut comporter très exceptionnellement un risque vital ou de séquelles graves.
Un traitement préventif anticoagulant peut être établi (médicaments, bas à varices) pendant la période après l'intervention afin de réduire le risque de phlébite (formation d'un caillot dans une des veines) ou d'une embolie pulmonaire.

Après l'intervention

Les premières heures après l'intervention sont souvent douloureuses et nécessitent des traitements antalgiques puissants. Des anti-douleurs sont administrés de manière préventive selon un schéma préétabli. A la demande, d'autres anti-douleurs peuvent être administrés soit par voie intraveineuse, soit par voie orale.
La laparoscopie peut engendrer des douleurs dans l'abdomen pouvant s'étendre jusqu'aux épaules et qui disparaissent généralement dans les 48h.
Des antibiotiques sont en général prescrits au moment de l'intervention.
Un traitement anticoagulant est prescrit et sa durée varie en fonction de vos antécédents personnels et de la lourdeur de l'intervention.
Une perfusion intraveineuse dans le bras et un drain à l'intérieur de l'abdomen sont généralement laissés en place après l'intervention pour une durée variable de 1 à 3 jours.
Il peut exister un saignement vaginal modéré et banal au cours de la période post-opératoire.
La reprise de l'alimentation normale se fait en général le 1er jour suivant l'intervention.
La sortie d'hospitalisation est généralement prévue entre le 2ème jour après l'intervention.
Avant la sortie, les guides placés dans les trompes seront ôtés par un simple examen gynécologique.
Les douches sont possibles quelques jours après l'intervention mais il est recommandé d'attendre 1 semaine avant de prendre un bain et 2 semaines avant de reprendre une activité sexuelle.
Si après votre retour à domicile vous présentez des douleurs, des saignements, des vomissements, de la fièvre ou une douleur dans les mollets, il est indispensable d'en informer votre médecin.
Une consultation postopératoire vous est proposée soit chez votre chirurgien, soit chez votre médecin référent.
Trois mois après la réanastomose tubaire, une hystérosalpingographie est généralement réalisée afin de s’assurer de la perméabilité tubaire.

Refus de l'intervention

Postposer l'intervention ne modifie pas les chances de réussite de celle-ci si aucun problème médical ou chirurgical n'est survenu entretemps.
Néanmoins, il faut savoir que votre fertilité diminue avec l'âge et postposer l'intervention peut donc diminuer les chances de grossesse même si l'intervention chirurgicale est un succès d'un point de vue technique.