Transplantation hépatique adulte

La transplantation hépatique aux Cliniques universitaires Saint-Luc

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L'intérêt pour la transplantation d'organes émane de la vision futuriste du Pr Jean Morelle. en 1954, il lance l'idée de la chirurgie de la transplantation, idée qui sera à la base:

  • du développement, dans les années soixante, de la greffe rénale.
  • de la réalisation du premier prélèvement d'organes en Europe chez un patient en état de mort cérébrale (1963).
  • de la création du laboratoire de chirurgie expérimentale (CHEX).

Les travaux de recherche à Saint-Luc ont été axés en grande partie sur le domaine de la transplantation d'organes. Parmi les plus prestigieux, retenons:

  • la perfusion du foie isolé chez le chien en vue d'une transplantation hépatique
  • l'étude des réactions cellulaires à l'ischémie et à d'autres agressions causées par les diverses méthodes de préservation du foie isolé.
  • La xénotransplantation d'un rein de porc chez le singe, en utilisant, notamment, la plasmaphérèse
  • la transplantation cardiaque avec succès d'un cœur sur le veau Rebecca
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Les essais cliniques furent entrepris, alors que la transplantation hépatique était encore une technique expérimentale. En 1969, une greffe orthopédique du foie hépatique chez un adulte a été réalisée avec succès par les Professeurs Kestens et Otte (première continentale). Malheureusement, le patient ne survécut que 43 jours. En 1971, le Professeur Otte réalisa une greffe de foie chez un enfant de 17 mois (première continentale).

Alors que le transfert des activités de Louvain à Bruxelles marquait une pause, l'installation aux Cliniques Saint-Luc permet le redémarrage du programme de transplantation. A Saint-Luc, la particularité consiste en la combinaison de la transplantation hépatique tant chez le tout petit enfant que chez l'adolescent et l'adulte.

Aujourd'hui

La complexité des soins pré, per et post-opératoires des patients, présentant une maladie hépatique aiguë ou chronique, a débouché sur une prise en charge multidisciplinaire.

Des techniques innovantes de transplantation furent développées en pédiatrie, telles que le "foie réduit" (implantation d'une partie de l'organe prélevé) ou le "foie partagé" (implantation de deux parties de foie chez deux patients différents), qui ont largement contribué à l'expansion mondiale de ces méthodologies chirurgicales.

L'expérience acquise dans ce domaine a permis, après une réflexion tant médicale qu'éthique, la mise en route, en juillet 1993, du programme de transplantation hépatique à partir d'un donneur vivant. De nos jours, ce programme est l'un des plus performants dans le monde et vu son succès, ce programme a été étendu aux adultes en 1997.

L'expérience dans le traitement des patients présentant une maladie hépatique aiguë ou fulminante a mené à l'utilisation en pratique clinique du foie bioartificiel. Cette xénoassistance hépatique (utilisation de cellules hépatiques porcines) a été utilisée chez plusieurs patients en insuffisance hépatique aiguë en vue d'une transplantation.

En 1999, à l'occasion de la réalisation de la millième greffe hépatique, un symposium a été organisé. La même année, la première greffe hépato-intestinale combinée était réalisée.

Notre expérience nous a permis de multiplier nos missions de recherche et d'enseignement, en accueillant des médecins de toute spécialité et des cinq continents, pour qu’ils puissent se perfectionner. Plusieurs d'entre eux ont mis sur pied, dans leur environnement propre, un programme de pointe de transplantation hépatique.

Et demain?

La limite de la transplantation d'organes est liée au manque d'organes. Une recherche de pointe concernant l'utilisation d'organes provenant d'autres espèces, la xénotransplantation, est donc nécessaire. Différents projets de recherche au laboratoire de chirurgie expérimentale étudient la tolérance du greffon et l'utilisation de la xénotransplantation en pratique clinique. Le programme de tolérance cherche à rendre l'animal (en particulier le porc) moins immunogénique. Ce modèle "porcin", développé avec le laboratoire du Pr Sachs à Boston, est unique en Europe. De plus, une recherche de pointe est menée en collaboration avec le laboratoire d'immunologie expérimentale concernant le développement de nouveaux moyens immunosuppresseurs (anticorps monoclonaux) pour maîtriser le rejet avec peu d'effets secondaires.