Les principes fondateurs du programme de reconstruction se retrouvent bien évidemment déclinés dans la construction de la nouvelle tour et dans la rénovation du socle actuel.
1. Intégration dans une vision en réseau
- Faciliter les collaborations avec les hôpitaux partenaires.
- Bonne interconnexion avec la plateforme logistique de l’Institut de Psychiatrie et de l’Institut Roi Albert II.
- Création d’un vaste « Jardin des Cliniques » entre les deux tours créant une ouverture vers l’avenue Hippocrate et le campus.
- L'organisation en réseau concerne également le fonctionnement interne de Saint-Luc:
- les locaux au sein des filières seront mutualisés;
- les espaces administratifs seront rassemblés au sein d’une même zone afin de favoriser la collaboration inter-services;
- réallocation des surfaces : légère réduction au niveau du nombre de lits en hospitalisation, mais augmentation de 25% des espaces de consultation;
- meilleure connexion avec « l’écosystème » proche de l’hôpital : nouvelle entrée principale orientée vers le campus, passerelles entre l’hôpital et le campus.
2. Une organisation tournée vers les patients
- Regroupement des activités par la création de filières et attention portée sur la proximité géographique des services qui en font partie.
- Mise en place de rapprochements logiques, soit sous l’angle des patients (orthopédie, radiologie et urgences, par exemple), soit sous l’angle technique (endoscopies en gastrologie, en urologie ou en pneumologie par exemple).
- Séparation des flux ambulatoires et d’hospitalisation afin de veiller à l’intimité des patients hospitalisés et de ne pas créer de contacts inutiles avec les patients en ambulatoire. Il n’y aura, par exemple, plus de consultations aux étages et l’accessibilité sera meilleure pour les patients chroniques qui doivent se rendre à une consultation.
- Deux tiers de chambres individuelles : amélioration du confort, réduction des maladies nosocomiales, etc.
3. Un projet ambitieux… mais raisonnable
- Le projet médical détermine l’équilibre entre rénovation et reconstruction. Les urgences et les soins intensifs seront reconstruits dans la nouvelle tour, par exemple, afin de s’inscrire dans la logique de filière. Laisser ces services dans leurs locaux actuels serait déraisonnable compte tenu des flux engendrés.
- Des bâtiments existants seront détruits, car ils se trouvent sur l’emprise de la nouvelle tour. C’est là tout le challenge de se reconstruire sur un site déjà saturé.
- Le bâtiment de Médecine Dentaire et de Stomatologie qui date de 1976 et l’Institut Albert et Elisabeth seront démolis. Un maximum de matériaux qui peuvent l’être seront réutilisés.
- Le futur hôpital sera flexible pour s’adapter aux futurs progrès tant du monde hospitalier que de la médecine.
Certains enseignements ont notamment été tirés de la pandémie de COVID-19:
- Possibilité d’isoler certaines parties des unités de soins, voire des urgences, via des espaces dits « casco » : non aménagés et donc rapidement disponibles;
- Structure en plan libre des unités de soins – non spécifiques – pour une adaptation plus aisée;
- Des espaces « casco » permettront de disposer d’une certaine flexibilité en vue d’adapter l’hôpital aux évolutions de certaines activités : quartier opératoire, pôle ambulatoire, etc;
- Réutilisation évolutive des locaux libérés dans l’ancienne tour d’hospitalisation. Des espaces administratifs peuvent devenir des espaces d’accueil, et vice-versa;
- Les plateaux de consultation seront vastes et modulables. Tous les box de consultation seront du reste équipés de moyens de communication à distance.
4. Regroupement de l’activité médico-technique
- Les activités de consultation et médico-techniques seront concentrées sur deux niveaux.
- L’ensemble des activités endoscopiques seront regroupées sur un plateau.
5. Un projet durable et responsable
- Construction d’un bâtiment à haute performance énergétique supérieure de 15% par rapport à la norme PEB.
Développement de solutions constructives et techniques et d’équipements de production d’énergie primaire.
- Gestion de l’eau : réduction de la consommation, traitement des eaux usées médicalisées et séparation des eaux usées de l’eau de pluie.
- Isolation des parois, attention portée sur le choix des matériaux et ventilation naturelle des chambres d’hospitalisation.
- Réemploi de matériaux issus des bâtiments démolis, quand c’est possible, par la création notamment d’un inventaire préalable à la démolition.
- Végétalisation du site et étude de vent.
- Favorisation de la mobilité alternative en augmentant le confort de ceux qui la pratiquent : bornes de recharge pour les véhicules électriques, douches et vestiaires pour les cyclistes, accès facilités vers le métro, les arrêts de bus et le futur tram projeté.
- Séparation des flux logistiques et des flux humains afin de minimiser la pollution sonore, visuelle et atmosphérique (cour logistique couverte et bien ventilée, couloirs logistiques robotisés, ascenseurs logistiques distincts, etc.).
- Application des principes du « healing environment »:
- apport de lumière naturelle : fenêtres plus grandes, couloirs lumineux, puits de lumière, éclairage circadien (qui reproduit la lumière en fonction de l’heure de la journée);
- choix de matériaux s’inscrivant dans le souhait de créer une atmosphère chaleureuse et relaxante ainsi qu'un environnement lumineux qui incite au calme et à la sérénité (bois, couleurs et décoration adaptées, art);
- confort thermique, rafraîchissement et correction des variations de température;
- prise en compte du bien-être du personnel : lumière, salles de détente dans toutes les zones de travail, accès à des espaces verts, zones de commerce, services de conciergerie, etc.