Hygiène hospitalière: la prévention et le contrôle des infections à l'hôpital

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L'infection est un des événements indésirables qui peut survenir lors de soins donnés aux patients. Si certaines de ces infections asscoiées aux soins concernent des patients dont l'état général est altéré, tout doit être mis en œuvre pour les éviter.

Les Cliniques universitaires Saint-Luc sont dotées d'un comité de lutte contre les infections associées aux soins appelé Comité d'Hygiène Hospitalière (CHH). Ce comité pluridisciplinaire élabore chaque année un programme d'actions. La mise en œuvre de ce programme est assurée par une structure spécialisée : l'équipe de prévention et de contrôle des infections (PCI). Le CHH et l'équipe PCI agissent en collaboration avec l'ensemble des soignants pour assurer à tous les patients les conditions d'une qualité des soins adaptées à l'environnement hospitalier universitaire.

Les actions menées concernent plusieurs domaines tels que la surveillance des infections, l'élaboration et la mise en place de recommandations de bonnes pratiques, le contrôle de l'environnement du patient, la formation de l'ensemble des professionnels à la prévention et l'évaluation des actions entreprises.

Si certaines recommandations concernent en priorité le personnel soignant, d'autres mesures relevant de l'hygiène générale intéressent aussi les patients et leurs visiteurs, comme par exemple l'hygiène des mains lors des gestes de la vie courante et lors des visites à quelqu'un d'hospitalisé.

Les précautions générales : de quoi s'agit-il ?

Les milieux hospitaliers sont des environnements dans lesquels circulent de nombreux agents pathogènes. 

Le statut infectieux des patients hospitalisés ou se rendant en consultation n’est pas toujours connu. C’est pourquoi, en tant que membre du personnel de l’hôpital, il est important que les membres du personnel appliquent pour tout patient, quel que soit son statut infectieux, les précautions dites générales, qui permettent de limiter la transmission des germes. Elles touchent différents aspects hospitaliers et incluent les concepts suivants : 

La tenue de travail

Tous les membres du personnel en contact avec des patients et/ou leur environnement ont une tenue de travail propre, des mains sans bijoux, ni montre, des ongles courts, propres et sans ornement (pas de vernis, de gel ou encore de faux ongles).

Cliquez ici pour visualiser la tenue de travail adéquate.

L’hygiène des mains

Une désinfection des mains à la solution hydro-alcoolique (SHA) doit être réalisée selon les 5 indications suivantes : avant et après contact patient, avant acte propre ou invasif, après contact avec des liquides biologiques et après contact avec l’environnement du patient.

Cliquez ici pour consulter les 5 indications de l'hygiène des mains

L’hygiène de la toux

L'hygiène de la toux est l’ensemble des mesures mises en place pour éviter la propagation des agents pathogènes (virus, bactéries) transmis lors de la toux ou des éternuements. Ces actions visent à protéger l’entourage et à limiter la transmission de maladies respiratoires principalement virales, telles que le rhume, la grippe saisonnière ou encore la COVID-19.

Les principales recommandations sont les suivantes : 

  • Tousser ou éternuer dans un mouchoir en papier qui couvre la bouche et le nez permettant de retenir les gouttelettes respiratoires contenant des agents pathogènes. Le mouchoir devra être jeté dans une poubelle immédiatement après son utilisation.
  • Eternuer dans le pli du coude, jamais dans ses mains. Cela évite la contamination des surfaces ou des objets qui pourraient être manutouchés par la suite. 
  • Se laver les mains après avoir toussé ou éternué, à l’eau et au savon ou se les désinfecter à la solution hydro-alcoolique.
  • Porter un masque chirurgical en cas de symptômes respiratoires pour limiter la dissémination des gouttelettes respiratoires. Le masque doit couvrir correctement la bouche et le nez. Il ne peut être touché. Une désinfection des mains doit être réalisée avant la pose du masque et après l’avoir enlevé. 
  • Respecter une distanciation sociale : une distance d’au moins 1 à 2 mètres avec les autres est recommandée lors de toux ou éternuements afin de réduire les risques de transmission par gouttelettes.
  • Désinfecter régulièrement les surfaces fréquemment touchées (comme les poignées de porte, les téléphones, les claviers, etc) pour éviter la propagation des germes: les gouttelettes respiratoires peuvent se déposer sur les surfaces environnantes.

Le port adéquat d’équipements de protection individuelle (EPI)

Les EPI (surblouse, masque, gants…) doivent être portés au bon moment et pas tout le temps ! Si l’on prend en exemple le port des gants, il est recommandé pour la protection du membre du personnel uniquement si risque d’exposition à des liquides biologiques, contact avec des muqueuses ou manipulation de matériel contaminé. Les gants sont également nécessaires lors de l’utilisation de certains produits d’entretien pour la protection du travailleur. Ils doivent être retirés dès que l’acte les concernant est terminé. Avant toute utilisation de gants, le personnel doit se poser la question de leurs utilité et pertinence. 

  • En aucun cas le port de gants ne remplace l'hygiène des mains : il est précédé et suivi d’une désinfection des mains à la solution hydro-alcoolique. 
  • Les gants sont mis au plus proche de l’acte pour lequel ils sont portés et enlevés directement après celui-ci.
  • Les mains doivent être sèches avant d’enfiler une paire de gants.
  • La taille des gants doit être bien choisie ; s’ils sont trop grands, ils risquent de laisser passer les liquides; s’ils sont trop petits, ils se déchirent plus rapidement.

Le port de gants non stériles est recommandé pour la protection du membre du personnel si risque d’exposition à des liquides biologiques, contact avec des muqueuses ou manipulation de matériel contaminé. Ils sont également nécessaires lors de l’utilisation de certains produits d’entretien pour la protection du travailleur.

Le changement de gants est impératif :

  • Chez le même patient
    • Entre 2 soins nécessitant le port de gants
    • Si l’on soupçonne une fuite ou une déchirure
  • Entre chaque patient
  • Après contact avec des objets souillés par les liquides corporels.

Porter un masque dès la réalisation d’un acte aérosolisant ou encore mettre une surblouse en cas de risque de projection sont également de bonnes pratiques.

La gestion des excreta

Les excreta (urines, selles, vomissements) peuvent contenir des agents pathogènes, et leur manipulation requiert des précautions rigoureuses comme d’une part, le port d’EPI adéquats et d’autre part l’utilisation de dispositifs adaptés. Le nettoyage et la désinfection de ces dispositifs entre chaque usage permet de limiter la transmission des agents pathogènes. L’utilisation de pannes à patient unique type Hygie® permet une élimination rapide dans des sacs correctement fermés et contribue également à une réduction des risques.

La prévention des accidents d’exposition au sang et autres liquides biologiques

Un accident d’exposition au sang (AES) se définit comme tout contact avec du sang et/ou d’autres liquides biologiques contenant ou non du sang et comportant soit une effraction cutanée (piqûre, coupure, morsure), soit la projection sur une muqueuse (bouche, œil…) ou sur une peau lésée​ (éraflure, eczéma...), susceptible de contaminer le soignant.    

Prévenir les AES passe par les 5 recommandations suivantes : 

  • Avoir un conteneur à aiguilles à portée de mains ;
  • Chaque utilisateur d'objet piquant/coupant est responsable de son élimination immédiate ;
  • Ne jamais recapuchonner une aiguille ;
  • Porter des gants en cas d’actes à risque ;
  • Protéger son visage en cas d’actes à risque.

Malgré la prévention, un accident d’exposition peut arriver : les Cliniques universitaires Saint-Luc ont une procédure de prise en charge de ce type d’accident pour ses membres du personnel. 

La gestion de l’environnement

Les précautions générales relatives à l’environnement comprennent la gestion du linge et des déchets, la désinfection des dispositifs médicaux, le bionettoyage et la gestion de l’eau sanitaire.

L’éducation des patients

Les précautions générales protègent tant le personnel soignant que les patients.
En tant que patient, il est également important de respecter les précautions générales pour votre propre sécurité et celle des autres patients : 

  • Réalisez régulièrement une hygiène de mains : désinfectez-vous les mains à la solution hydro-alcoolique après avoir touché des surfaces comme les poignées de porte, lavez-vous les mains à l’eau et au savon après avoir été aux toilettes. 
  • N’hésitez pas à rappeler aux soignants de se désinfecter les mains avant de vous prendre en charge ;
  • Portez un masque chirurgical si vous présentez des signes d’infection respiratoire, un syndrome grippal ou encore une éruption. Si vous êtes plus fragile, n’hésitez pas à porter un masque de soins pour vous protéger ;
  • Suivez les recommandations du personnel soignant : évitez de toucher à vos pansements, respectez vos prises de médicaments ;
  • Si vous êtes hospitalisé, mentionnez les symptômes inhabituels que vous pourriez présenter (fièvre, rougeur ou gonflement) ;
  • Portez des vêtements propres ;
  • Pour vos proches : 
    • Demandez-leur de ne pas venir vous rendre visite s’ils présentent des symptômes grippaux ;
    • Encouragez vos visiteurs à désinfecter leurs mains quand ils rentrent dans votre chambre et quand ils en sortent. 
    • Priez-les de ne pas s’assoir sur votre lit et de ne pas utiliser vos sanitaires.

Contact

L'équipe de Prévention et Contrôle des Infections

Téléphone : 02 764 2722

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Des mains et des germes

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Les microbes sont K.-O. au Q.O.

Une hygiène irréprochable est indispensable à l’hôpital, et plus encore au Quartier opératoire où une infection peut avoir de graves conséquences. L’équipe d’hygiène hospitalière de Saint-Luc est donc constamment sur la brèche.