5000e transplantation rénale aux Cliniques Saint-Luc
En décembre dernier, l’équipe de transplantation des Cliniques universitaires Saint-Luc a réalisé sa 5000e greffe rénale. Ce chiffre exceptionnel met en lumière le dynamisme de ce programme chirurgical initié il y a près de 62 ans. Ce cap positionne le Centre de Saint-Luc comme une référence internationale en la matière et lui permet de se projeter avec ambition dans le futur de la transplantation.
Une patiente âgée de 76 ans a bénéficié en décembre dernier d’une greffe de rein par donneur vivant (son fils, âgé de 45 ans) dans le cadre de son insuffisance rénale aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Cette belle histoire est aussi la 5000e transplantation rénale du Centre de transplantation de Saint-Luc.
La toute première greffe rénale des Cliniques date de… 1963 ! Le Pr Jean Morelle, alors chef du Département de chirurgie, décida de prélever un rein sur un patient dans un état de mort cérébrale pour l’utiliser dans le cadre d’une transplantation. Le programme de transplantation rénale de Saint-Luc était lancé.
Près de 62 ans et 4.999 greffes plus tard, la transplantation rénale a énormément évolué. L’âge des receveurs a sensiblement augmenté tandis que la nécessité de dialyse post transplantation a diminué. La greffe rénale par donneur vivant n’a cessé de se développer avec tous les avantages qu’elle représente (contournement des problèmes liés à la mort cérébrale, réduction du temps passé sur liste d’attente et de la dialyse). Centre pionnier en la matière, il est hautement symbolique que la 5.000e transplantation rénale de Saint-Luc soit issue par donneur vivant. La mise en place du programme d’échange LDEP (Living Donor Exchange Program) entre les différents centres de transplantation pour former la meilleure paire donneur/receveur s’inscrit pleinement dans le développement du don par donneur vivant.
Les grands enjeux de la transplantation rénale
Actuellement, la transplantation rénale soufre d’un déséquilibre considérable entre les personnes inscrites en liste d’attente et le nombre d’organes disponibles. Depuis plusieurs décennies, le nombre de jeunes donneurs a fortement diminué, notamment suite à l’amélioration de la sécurité routière et des soins dans les services d’urgences et de soins intensifs.
Si le programme de transplantation par donneur vivant se développe, il est encore nécessaire d’employer de plus en plus de reins considérés comme à « haut risque » (par exemple : donneurs à cœur non-battant en arrêt circulatoire irréversible ou en état de mort cérébrale âgés de 50 à 60 ans avec certaines comorbidités associées, etc.).
La mise au point de meilleurs moyens de préservation des greffons rénaux s’avère dès lors capitale. Depuis quelques années, les Cliniques Saint-Luc ont conçu une méthode alternative d’oxygénation des organes via une machine spécifique. Cette machine de pointe permet de diminuer les risques de reprise retardée de fonction du greffon rénal (moins de recours à la dialyse et diminution du temps total d’hospitalisation) ou de complications pour les receveurs après la greffe.
En automne 2023, le Centre de transplantation de Saint-Luc s’était démarqué avec la réalisation de 6 greffes rénales en moins de 20 heures, un chiffre exceptionnel au niveau européen. Cette véritable prouesse a été rendue possible par la collaboration de nombreuses équipes médicales et paramédicales spécialisées dans le domaine.
Le cap des 5.000 transplantations rénales n’auraient pu être atteint sans cette collaboration multidisciplinaire. Les équipes actuelles du centre s’appuient sur l’expérience des générations précédentes de spécialistes et se projettent avec ambition vers le futur de la transplantation.