Asthme : comme dans un aquarium !

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Asthme : comme dans un aquarium !

En Belgique, 6 à 10% de la population souffre d'asthme. Pour le diagnostic comme pour le suivi de leur maladie, les asthmatiques doivent passer des tests visant à mesurer leur capacité respiratoire.





On associe souvent l'asthme à des crises d'étouffement. Ce n'est pas faux, mais cette maladie chronique ne se réduit pas à ce seul symptôme! Elle peut également se manifester par des quintes de toux, des sifflements respiratoires, notamment à l'effort, des glaires (expectorations)... En effet, la caractéristique de l'asthme est une inflammation et une obstruction plus ou moins importante et variable des bronches. Durant les crises, le passage de l'air peut devenir très difficile. Tant pour le diagnostic que pour le suivi, direction le Service de pneumologie et la Clinique de l'asthme de Saint- Luc! Brigitte, une patiente, va passer une spirométrie, un test de mesure des capacités respiratoires.

Comment mesurer la respiration?

Le principal rôle de la spirométrie est d'évaluer s'il existe une obstruction des bronches et quelle est son importance. Pour cela, Brigitte s'installe dans une cabine de pléthysmographie. ĞBrigitte va tout d'abord se forcer à expirer le plus rapidement et profondément possible dans un embout relié à un spiromètreğ, explique le Dr Charles Pilette, responsable de la Clinique de l'asthme. ĞCet exercice nous permet de mesurer son VEMS, le Volume Expiré Maximal en une Seconde. La mesure obtenue est ensuite rapportée à une valeur appelée capacité vitale (forcée ou non), c'est-à-dire la quantité totale d'air qui peut être respirée par Brigitte. Si le rapport est inférieur à 70%, c'est-à- dire si Brigitte n'a pas réussi à expirer en une seconde au moins 70% de l'air total expiré, il y a probablement une obstruction des bronches.ğ

D'autres examens

Mais pour poser le diagnostic de l'asthme, les tests ne se limitent pas à ces premières mesures de spirométrie(*). Si le VEMS est anormal, le patient est soumis à un test de réversibilité. On lui administre un médicament, le Ventolin, qui décontracte les muscles entourant les bronches. Un quart d'heure plus tard, une seconde spirométrie est réalisée. Si les valeurs sont normalisées, il y a peu de doute, nous sommes face à un asthme! Car, contrairement à d'autres maladies respiratoires, l'obstruction bronchique de l'asthme est réversible. Si le VEMS est normal, il faut alors réaliser un test d'hyperréactivité bronchique. Il s'agit de faire inhaler au patient de l'histamine, une substance qui contracte les muscles des bronches. En cas d'asthme, celui-ci réagira même à une faible dose.

L'asthme commence-t-il dans l'enfance ?

Pas forcément! Si trois quarts des asthmes, d'origine allergique, se déclarent avant trente ans, 25% des cas se manifestent plus tard dans la vie. Ils sont plus souvent liés à un excès de poids, à un reflux (RGO) ou encore à une inflammation particulière des bronches.

Le Service de pneumologie de Saint-Luc, c'est :

o une unité de fonction respiratoire comprenant 5 stations de spirométrie, dont 2 cabines de pléthysmographie,
o 6.000 tests respiratoires par an,
o 7 pneumologues dont 2 spécialisés dans l'asthme et l'allergie, et 4 assistants en pneumologie.


(*) Dans certaines formes d'asthme (à éosinophiles), le NO, un gaz produit en excès par les bronches des asthmatiques, peut également être mesuré.

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Article rédigé par Candice Leblanc, extrait du Saint-Luc Magazine n°24 (février - mars 2013). En Belgique, 6 à 10% de la population souffre d'asthme.
Pour le diagnostic
comme pour
le suivi de leur
maladie, les
asthmatiques
doivent passer
des tests visant
à mesurer
leur capacité
respiratoire.