Cancer du pancréas : une nouvelle méthode pour évaluer l'intérêt de l'IRM après chimiothérapie

Publication date

Cancer du pancréas : une nouvelle méthode pour évaluer l'intérêt de l'IRM après chimiothérapie

Chaque année, 1300 personnes sont diagnostiquées d'un cancer du pancréas en Belgique. Le pronostic de ce cancer n'est pas bon : seuls 15 à 20% des patients peuvent être opérés et espérer une guérison. Le Pr Ivan Borbath, spécialiste du cancer du pancréas à l'Institut Roi Albert II des Cliniques universitaires Saint-Luc, a reçu une bourse de 50.000EUR du Fonds A.B., géré par la Fondation Roi Baudouin, afin de mener une recherche médicale dans ce domaine.

Pr Borbath, pourquoi le pronostic d'un cancer du pancréas est-il si négatif ?
Ivan Borbath (I.B.) : Il s'agit d'un organe enfoui dans le corps, en contact avec de nombreuses structures très importantes. L'intestin est situé tout autour du pancréas et l'on retrouve à l'arrière des vaisseaux sanguins très importants tels que l'aorte et différentes artères.
Ces organes sont très vite atteints par la tumeur quand elle se développe dans le pancréas. Pour cette raison notamment, il est très difficile d'opérer. Une chimiothérapie efficace permet de diminuer la taille de la tumeur et de la détacher légèrement de ces vaisseaux ; le chirurgien peut alors enlever la tumeur sans devoir toucher aux vaisseaux sanguins. Une autre difficulté réside dans le fait que les cellules du cancer provoquent une réaction autour d'elles-mêmes, comme pour se protéger. Elles se créent une vraie coque de tissu cicatriciel ; la chimiothérapie a ainsi beaucoup de mal à rentrer dans cette coque et à effectivement tuer des cellules.

En quoi consiste votre recherche ?
I.B. : Ce projet vise à évaluer l'intérêt de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour analyser l'efficacité d'une chimiothérapie donnée à des patients avant une intervention pour un cancer du pancréas. Nous essayerons de voir de quelle manière les tumeurs changent de caractéristiques en cours de traitement tout en évaluant de nouvelles méthodes d'imagerie fonctionnelle. L'objectif est que l'étude nous montre très rapidement si la chimiothérapie est efficace ou non pour un patient.

Parlez-nous de l'aspect multicentrique de l'étude...
I.B. : Ce projet est collaboratif, l'apport des différents centres universitaires est très important dans le cadre de cette étude. Nous travaillons main dans la main avec l'hôpital Erasme (Pr Jean-Luc Van Laethem) et collaborons également avec l'UZ Antwerpen. Au sein des Cliniques universitaires Saint-Luc, le projet est mené en lien étroit avec l'Unité de résonance magnétique. Le Dr Laurence Annet, radiologue, participe à la mise au point technique de séquences d'acquisition des images.

Propos recueillis par Caroline Bleus.

Le Pr Ivan Borbath, spécialiste du cancer du pancréas à l´Institut Roi Albert II des Cliniques universitaires Saint-Luc, a reçu une bourse de 50.000EUR du Fonds A.B., géré par la Fondation Roi Baudouin, afin de mener une recherche médicale dans ce domaine.