Des soins intensifs pour les grossesses à risque

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Des soins intensifs pour les grossesses à risque

Les futures mamans rêvent toutes d'une grossesse tranquille, remplie de joie et d'excitation. Mais parfois, des difficultés médicales peuvent compromettre son bon déroulement. Une surveillance de tous les instants doit alors être mise en place, surtout s'il existe des risques d'accouchement prématuré. C'est la mission du Maternal Intensive Care (MIC).

ĞOn sait quand on arrive, mais pas quand on repart!ğ, plaisante l'une des patientes de l'Unité MIC, immobilisée dans son lit depuis plusieurs semaines déjà.
Comme la plupart de ses voisines de chambre, cette future maman présente une grossesse à risque, qui l'oblige à rester allongée pendant toute la phase prénatale. Dans ce service, le Ğrisqueğ consiste principalement en une naissance prématurée, c'est-à-dire intervenant quelques semaines avant le terme prévu de la grossesse. ĞÉviter un accouchement prématuré, c'est notre plus gros challenge ğ, précise le Pr Frédéric Debiève, du Service d'obstétrique. Pour les patientes, ces grossesses à risque se manifestent surtout par des contractions utérines et une ouverture du col. Pour d'autres, c'est la croissance du bébé qui pose problème. Ces symptômes impliquent une surveillance intensive. D'où l'impératif d'un traitement et d'un séjour prolongés.

Causes et traitements
Si pour l'instant les causes de naissance prématurée n'ont pas toutes été identifiées, il existe certains facteurs obstétricaux favorisants: ĞIl s'agit principalement de malformations utérines et foetales, de décollement du placenta et de rupture de la poche des eauxğ, souligne le Pr Frédéric Debiève. L'état de santé de la mère influe également sur le risque de prématurité, comme en cas de diabète, d'hypertension artérielle et d'infections génito-urinaires... ĞSans oublier l'âge, les grossesses multiples, le stress et l'hygiène de vieğ, qui rentrent aussi en compte. Une fois hospitalisée, chaque patiente du MIC est suivie quotidiennement: ĞNous leur prescrivons, outre du repos, des médicaments pour arrêter les contractions (ce qu'on appelle la tocolyse), ainsi que des corticoïdes pour réduire les complications néonatalesğ. Des examens du col, des échographies foetales et des prises de sang et de liquide amniotique sont également effectués, afin de vérifier le bien-être du bébé et de la maman.

L'après-naissance
Autant dire que les patientes du MIC doivent prendre leur mal en patience pour accoucher d'un beau bébé... Qui risque, malgré tout, de connaître des problèmes à la naissance, à cause de l'immaturité de certains de ses organes: ĞIl s'agit surtout de difficultés respiratoires et intestinales. Des hémorragies cérébrales peuvent aussi survenirğ. Heureusement, ces risques s'amenuisent progressivement au bout de quelques jours... à condition toutefois que le bébé ne soit pas trop prématuré (voir supra).

Un soutien psychologique
Le volet médical n'est pas le seul aspect pris en charge par l'équipe du MIC, car une grossesse à haut risque n'est pas facile à vivre. ĞHeureusement que le personnel est là pour nous soutenir, même si gérer tous nos changements d'humeur doit parfois être dur!ğ, confie l'une des patientes. C'est qu'au-delà de ses compétences Ğtechniquesğ, Frédéric Debiève insiste aussi sur le soutien moral offert par le personnel. ĞC'est une dimension très importante dans la prise en charge de nos patientes: il faut sans cesse être à l'écouteğ. Virginie Douillet, l'infirmière-chef, abonde dans le même sens: ĞLe dialogue est essentiel, parce que ces femmes vivent une situation qui n'est pas toujours facile à accepter. Elles se demandent pourquoi ça leur arrive à elles et réagissent parfois de façon violente ou agressive. Elles ont aussi tendance à déprimerğ. Expliquer, écouter, dialoguer: voilà l'autre rôle du MIC!

Risques variables selon la période d'accouchement
Le terme théorique d'une grossesse est fixé à 40 semaines. Un accouchement est considéré comme Ğnormalğ lorsqu'il intervient entre la 37e et la 42e semaine. Il arrive cependant que l'accouchement ait lieu avant ce délai.
- Entre la 35e et la 37e semaine: les risques sont mineurs pour le bébé, même s'il faudra surveiller différents paramètres, comme le poids, sa température, son taux de glycémie...
- Entre la 32e et la 35e semaine: le bébé doit nécessairement être admis en néonatologie. En raison de l'immaturité de certains organes, il peut présenter des problèmes respiratoires, intestinaux, voire des hémorragies cérébrales. Le risque de séquelles à long terme est néanmoins faible.
- Entre la 26e et la 32e semaine: les risques sont les mêmes que pour la période ci-dessus. Leur fréquence est néanmoins plus importante, et le risque de séquelles à long terme est plus conséquent.
En dessous de 26 semaines: les chances de viabilité sont plus réduites, mais elles existent en dépit de certains risques de handicap. Tout se joue au cas par cas.

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Article rédigé par Grégory Escouflaire, extrait du Saint-Luc Magazine n°1

Plus d'informations sur le Service d'obstétrique.

Les futures
mamans rêvent
toutes d'une grossesse
tranquille,
remplie de joie et
d'excitation. Mais
parfois, des difficultés
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peuvent compromettre
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les instants doit
alors être mise en
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existe des risques
d'accouchement
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Maternal Intensive
Care (MIC).