Un traitement prometteur pour la MASH ?

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Dans notre pays, la stéatohépatite métabolique (ou MASH) touche 5% de la population mais près de 30% sont considérés à risque. En constante augmentation, la MASH constitue un véritable problème de santé publique et ne disposait pas de traitement spécifique jusqu’à présent. Une vaste étude internationale à laquelle ont participé les Cliniques universitaires Saint-Luc vient de tester un médicament potentiel. Les résultats, particulièrement encourageants, ont été publiés dans la prestigieuse revue « The New England Journal of Medicine ».

En Belgique, 30% de la population présentent une surcharge en graisse au niveau du foie (stéatose) et peuvent être considérés comme à risque de développer une stéatohépatite métabolique ou « MASH »(*) (forme plus sévère qui associe graisse, inflammation et dégâts au niveau du foie) qui touche 5% de la population. Véritable problème de santé publique, la MASH peut en effet entraîner une cirrhose, un cancer du foie, la nécessité d’une transplantation hépatique et participer à la survenue d’autres complications (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, diabète de type 2, etc.).

En-dehors de la mise en place d’une meilleure hygiène de vie (alimentation moins riche en sucre et en graisse, exercice physique), il n’existait aucun traitement spécifique de la MASH jusqu’à présent. Une étude internationale de Phase III rassemblant 245 centres dont les Cliniques universitaires Saint-Luc, vient d’évaluer une molécule, comme médicament potentiel. Les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue « The New England Journal of Medicine ».

1000 patients, 3 groupes

Les recherches ont mis en évidence que la MASH entraine une diminution de l’activation de certains récepteurs aux hormones thyroïdiennes spécifiquement dans le foie. Dans la phase II de cette étude, il a été démontré que la molécule testée, « resmetirom », permettait justement de réactiver ces récepteurs et d’influer sur la guérison de la MASH. Ne nécessitant pas d’injection, ce médicament ne présente en outre que peu d’effets secondaires.

La phase III a réuni près de 1.000 patients atteints de stéatohépatite et de fibrose hépatique (identifiées au départ par biopsie) et répartis en 3 groupes : un premier avec placebo, le deuxième et le troisième groupe recevant respectivement 80 mg et 100 mg de resmetirom chaque jour pendant un an.

Des perspectives intéressantes

Après un an de traitement, une amélioration significative a été constatée dans les groupes recevant 80 et 100 mg de resmetirom : une guérison de la maladie avec réduction du stade de fibrose ou sans aggravation de celle-ci a été observée respectivement chez 25% et 30% des patients traités. De manière générale, leur profil métabolique s’est amélioré, notamment au niveau du taux de cholestérol.

Une guérison a également été constatée chez 10% des patients recevant le placebo. Ceci pouvant s’expliquer par une possible amélioration des habitudes alimentaires consécutive à l’inclusion dans l’étude et à une sensibilisation accrue à la maladie.

Ces résultats sont encourageants car ils ouvrent des perspectives intéressantes pour la poursuite de l’étude dans les prochaines années : identifier plus efficacement les patients susceptibles de mieux répondre au traitement mais aussi objectiver la diminution de la mortalité, des événements cardiovasculaires, du recours à la transplantation hépatique, etc. chez les personnes traitées.

(*) Autrefois appelée « NASH » pour stéatohépatite non-alcoolique, cette pathologie a été rebaptisée « MASH » par les différentes sociétés scientifiques pour mieux tenir compte de son lien avec le contexte métabolique.

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