Première en Belgique : une tumeur du col de l’utérus traitée par radiothérapie adaptative
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Pour la première fois en Belgique, une patiente de 38 ans a pu bénéficier d’une radiothérapie adaptative dans le cadre d’un traitement de son cancer du col de l’utérus. Délivré par un appareil spécifique (l’Ethos®, développé par la Firme Varian®) utilisant l’IA, cette première ouvre des perspectives importantes pour les prises en charge des cancers de la sphère gynécologique, améliorant la précision des traitements et réduisant significativement les risques d’effets secondaires.
Il y a trois ans, les Cliniques universitaires réalisaient pour la première fois en Belgique une radiothérapie adaptative chez un patient dans le cadre du traitement de son cancer de la prostate. Fin février 2024, une patiente âgée de 38 ans a démarré une procédure similaire mais pour un cancer du col de l’utérus. Il s’agit à nouveau d’une première en Belgique. La patiente se porte très bien et poursuit sa prise en charge aux Cliniques.
Le Service de radiothérapie de Saint-Luc dispose en effet d’un appareil spécifique pour ces procédures innovantes : l’Ethos®, développé par la Firme Varian®. Il s’agit d’un accélérateur linéaire intégrant l’intelligence artificielle et tenant compte des modifications anatomiques susceptibles de survenir tout au long de la prise en charge : changement de volume de la tumeur, de la position et de la forme des organes, amaigrissement ou prise de poids du patient…
La complexité des cancers gynécologiques
Plusieurs raisons peuvent expliquer le délai entre la première radiothérapie adaptative réalisée pour un cancer de la prostate et la procédure pour un cancer du col de l’utérus. Ces derniers constituent des cancers rares, réduisant de facto le nombre de patientes susceptibles d’en bénéficier. Ensuite, les cancers gynécologiques peuvent aussi s’avérer plus complexes à traiter. Il n’est pas rare que ces cancers s’accompagnent de ganglions tout autour de la tumeur, ce qui complique la définition de la zone à irradier. Cette tendance se confirme d’ailleurs au niveau international où très peu de radiothérapies adaptatives ont été réalisées dans le cadre de cancers gynécologiques.
Vers une révolution dans la prise en charge
De par sa précision, la radiothérapie adaptative peut diminuer les risques d’effets secondaires. Les volumes irradiés sont réduits tandis que la vessie et l’intestin situés à proximité immédiate des tumeurs se voient épargnés. Cela prend d’autant plus d’importance dans le cadre du cancer du col de l’utérus, particulièrement à même de subir des modifications anatomiques : le volume cible bouge chaque jour en fonction des organes voisins. De plus, et contrairement aux autres cancers, le volume cible évolue également en fonction de la réponse tumorale à la radiothérapie.
Il est également à noter que les patientes atteintes de ce cancer sont généralement plus jeunes, avec une survie plus longue et donc plus de risques de subir les impacts d’effets secondaires. Ce qui renforce la nécessité de recourir à un traitement adaptatif. Ce premier cas ouvre donc des perspectives énormes pour d’autres patientes mais également les autres cancers de la sphère gynécologique.
Le réseau H.uni
Référé par la Clinique Saint-Jean aux Cliniques universitaires Saint-Luc, le cas de cette patiente illustre parfaitement les collaborations permises dans le cadre du réseau H.uni. Créé en 2019, ce réseau rassemble les Cliniques de l’Europe, la Clinique Saint-Pierre (Ottignies), la Clinique Saint-Jean et les Cliniques universitaires Saint-Luc autour d’un projet hospitalier fort et convergeant. Il réunit 7 sites hospitaliers, 7 polycliniques, plus de 12.000 professionnels de la santé dont 2.000 médecins et offre un parcours de soins complet sur un large bassin géographique, incluant Bruxelles, le Brabant wallon et une partie du Brabant flamand.