Neurochirurgie : une nouvelle stratégie pour lutter contre la douleur chronique

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Les douleurs chroniques neuropathiques s’avèrent particulièrement handicapantes pour les patients qui en souffrent. Lorsque les traitements traditionnels ne fonctionnent pas, la neurochirurgie et plus spécifiquement la stimulation électrique de la moelle épinière constituent un dernier recours pour les patients. Plusieurs modalités existent et il n’est pas toujours aisé de déterminer la plus adaptée à un patient donné. Une étude menée par le Service de neurochirurgie de Saint-Luc met en lumière l’intérêt de proposer une nouvelle stratégie multimodale.

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De nombreuses personnes (environ 100 millions en Europe dont 2 millions en Belgique) souffrent de douleurs chroniques (c’est-à-dire persistant au-delà de six mois). Causées par un dérèglement du système nerveux, les douleurs chroniques neuropathiques s’avèrent particulièrement handicapantes. Lorsque les traitements médicaux traditionnels ne répondent pas, la neurochirurgie constitue un dernier recours pour les patients en particulier ceux présentant des douleurs chroniques lombo-radiculaires. Concrètement, il s’agit de stimulations électriques de la moelle épinière via une électrode implantée par microchirurgie.

Plusieurs modalités de stimulations électriques sont possibles et il n’est pas toujours aisé de déterminer la plus efficace chez un patient donné. Dans une étude publiée dans la revue World Neurosurgery, Le Service de neurochirurgie des Cliniques universitaires Saint-Luc propose une nouvelle stratégie de prise en charge, une stratégie multimodale.
 

Remonter le « courant » de la littérature

À l’origine, la première modalité de stimulation électrique de la moelle épinière, dite « tonique », consiste à envoyer du courant de façon constante (fréquence de 40 Hz). Cette technique entraine un picotement dans la zone douloureuse et s’avère efficace dans 40 à 50 % des cas. Trois autres modalités de stimulation électrique sont possibles : Burst (par rafales), haute densité (500 Hz) et haute fréquence (10.000 Hz).

Pour clarifier l’usage de ces différentes modalités, le Service de neurochirurgie a réalisé un travail de métaanalyse de la littérature médicale consacrée à la question durant la dernière décennie. Résultat ? S’il est très difficile de déterminer si une modalité est supérieure à une autre, l’étude a mis en évidence que 2/3 des patients changeaient de modalité de stimulation en cours de traitement lorsqu’ils en avaient l’opportunité.
 

Vers une médecine plus personnalisée

Cette recherche souligne la nécessité de proposer aux patients un traitement multimodal qu’ils peuvent adapter durant leur prise en charge. Cela se traduit également au niveau du pourcentage de réponse au traitement : près de 60 % des personnes verront une réduction de plus de 50% de leurs douleurs dans les 2 premières années. Ces résultats s’inscrivent dans la lignée d’une médecine qui se veut de plus en plus personnalisée.

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