Sclérose en plaques : la dégénérescence neuronale est liée à l’inflammation
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Maladie inflammatoire chronique du système nerveux central, la sclérose en plaques constitue la deuxième cause de handicap après les accidents de la route chez les jeunes adultes. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique. Le Service de neurologie des Cliniques Saint-Luc et l’UCLouvain viennent de participer à une étude multicentrique qui apporte une meilleure compréhension de certains mécanismes de la pathologie.
Maladie inflammatoire chronique qui s’attaque au système nerveux central (cerveau et moelle épinière), la sclérose en plaques touche près de 12.000 personnes en Belgique. Elle concerne principalement les femmes (2/3 des cas) âgées entre 20 et 40 ans et peut entrainer différents troubles neurologiques (visuels, sensoriels, de l’équilibre, moteurs, cognitifs, etc.). Deuxième cause de handicap après les accidents de voiture chez les jeunes adultes, la sclérose en plaques constitue un véritable problème de santé publique.
Le diagnostic et le suivi de l’activité inflammatoire de la maladie reposent sur l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) du cerveau et de la moelle épinière. Récemment, la littérature médicale a mis en évidence chez la majorité des patients atteints de sclérose en plaques l’existence d’anneaux d’inflammation chronique situés à la périphérie des plaques habituellement observées à l’IRM cérébrale. Les patients ayant ces lésions avec anneau d’inflammation chronique à l’IRM cérébrale souffrent d’une maladie cliniquement plus sévère.
Le Service de neurologie des Cliniques Saint-Luc et l’UCLouvain viennent de participer à une recherche multicentrique internationale consacrée à l’étude de ces lésions avec anneau d’inflammation chronique et à leur éventuelle corrélation avec la présence d’une dégénérescence neuronale (grâce à la détection de protéines neuronales, appelées « neurofilaments », dans le sang). Cette étude a été publiée dans Neurology.
Une dégénérescence avancée des neurones
L’étude a inclus 118 patients atteints de scléroses en plaques, certains présentant des lésions avec anneau d’inflammation chronique, d’autres pas. Pour chaque patient, une prise de sang et un examen IRM ont été réalisés.
Résultats ? La recherche a mis en évidence une corrélation entre la présence de lésions avec anneau d’inflammation chronique à l’IRM et une augmentation importante du taux de neurofilaments dans le sang, ce qui indique une dégénérescence avancée des neurones. La présence de lésions avec anneau d’inflammation chronique à l’IRM est en outre associée à un handicap clinique plus sévère chez les patients.
Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques
Les résultats de cette recherche constituent une avancée importante au niveau de la compréhension des mécanismes physiopathologiques de la sclérose en plaques. Elle démontre pour la première fois que la présence d’une inflammation chronique à l’IRM s’associe à une dégénérescence neuronale accrue et à une évolution clinique plus sévère chez les patients atteints de sclérose en plaques. Cette étude montre encore la possibilité de détecter à la fois la présence d’une inflammation chronique cérébrale et de son effet neurodégénératif grâce à l’utilisation combinée de marqueurs radiologiques et sanguins.
Une autre étude multicentrique est en ce moment en cours aux Cliniques Saint-Luc afin de déterminer l’effet des traitements actuels sur ces foyers d’inflammation chronique.