Cancer du sang : le potentiel des CAR-T cells
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Les leucémies, les lymphomes ou encore les myélomes sont des cancers du sang. Plusieurs thérapies existent pour lutter contre ces pathologies : chimiothérapie, greffe de moelle, immunothérapie ou encore thérapies cellulaires. Parmi ces dernières figurent le traitement par CAR-T cells. Peu connues et pourtant très innovantes, ces thérapies présentent d’énormes potentialités pour la prise en charge des cancers du sang mais également d’autres pathologies.
Les cancers du sang se divisent en trois grandes familles : les leucémies, les lymphomes et les myélomes. Les leucémies se caractérisent par une augmentation excessive des globules blancs dans le sang et la moelle osseuse. Les lymphomes sont des cancers du système lymphatique (système impliqué dans la défense de l'organisme). Enfin, une fabrication anormale de cellules immunitaires provoque les myélomes. L’incidence annuelle en Belgique s’élève à 1.200 pour le lymphome, 300 pour la leucémie aiguë et 400 en ce qui concerne le myélome.
Grâce à de nombreuses avancées, le pronostic des cancers du sang s’est considérablement amélioré ces dernières années. Les spécialistes disposent d’un éventail de traitements différents : chimiothérapie, greffe de moelle, immunothérapie et thérapies cellulaires. C’est dans ces dernières que figurent les traitements par CAR-T cells, des prises en charge très spécifiques et très innovantes pour lesquelles seuls 4 centres sont habilités en Belgique, dont les Cliniques Saint-Luc.
Transformer des cellules immunitaires en médicaments
Concrètement, les thérapies par CAR-T cells consistent à prélever des cellules immunitaires du patient via aphérèse (technique de prélèvement de composants sanguins). Ces cellules seront ensuite manipulées en laboratoire sous la supervision d’une firme pharmaceutique, pour qu’elles expriment à leur surface une « antenne » qui leur permettra de prendre pour cible les cellules cancéreuses. Ces cellules modifiées en « médicaments » sont ensuite réinjectées au patient qui restera hospitalisé pendant deux semaines, le temps de contrôler d’éventuelles réactions immunologiques (fièvres, douleurs, tremblements, etc.).
En comparaison, les greffes de moelle consistent à greffer un système immunitaire complet issu d’un donneur chez le patient. Dans le cadre de l’immunothérapie, des anticorps sont injectés pour baliser le cancer : il s’agit d’aider le système immunitaire à mieux identifier les cellules cancéreuses à attaquer. Le traitement par CAR-T cells utilise quant à lui les propres cellules immunitaires du patient pour mieux les orienter vers le cancer.
Thérapie de troisième ligne… pour le moment
Actuellement, le traitement par CAR-T cells est principalement employé comme traitement de troisième ligne, pour des patients en rechute de cancer ou multi-réfractaires aux traitements classiques. Les résultats sont très encourageants dans cette population de patients au pronostic réservé : 40 à 50% de réussite pour des patients disposant de peu d’alternatives thérapeutiques. Ces résultats semblent être encore meilleurs pour des patients pris en charge plus tôt dans l’histoire de la maladie. Le coût onéreux de la technique demeure un frein et un défi pour les centres de recherche académiques afin d’améliorer son accessibilité.
Cette thérapie s’applique pour le moment en priorité pour les lymphomes et les leucémies aiguë lymphoblastiques. Mais l’intérêt pour le traitement par CAR-T cells grandit sans cesse dans la communauté médicale et scientifique. Ce traitement va d’ailleurs être prochainement disponible pour le myélome et pourrait à terme à l’être également pour d’autres cancers, voire à d’autres pathologies auto-immunitaires telles que le lupus.
Depuis 2019, l’institut Roi Albert II des Cliniques universitaires Saint-Luc s’est familiarisé avec cette technique innovante grâce à une prise en charge multidisciplinaire. Près de 35 patients ont été traités à ce jour et les collaborations étroites avec plusieurs hôpitaux belges permettent une prise en charge optimale dès l’évaluation du patient, durant son traitement et tout au long de son suivi.
Découvrez notre vidéo : Greffe de moelle et thérapie cellulaire : l'expertise de l'institut Roi Albert II
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