Vasectomie : prévenir la part du regret

Date de publication
Logo de Saint-Luc et du CHU UCL Namur

De plus en plus répandue, la vasectomie est une méthode de contraception sûre et efficace. Son caractère irréversible pourrait toutefois entraîner des regrets chez certains patients. Afin mieux identifier et guider ces derniers, un panel de 52 experts issus de différents pays européens ont élaboré un score de risque de regret post-vasectomie. Les Cliniques universitaires Saint-Luc et le CHU UCL Namur ont contribué à cette étude qui a rassemblé près de 1200 patients. 

La vasectomie est une méthode de contraception masculine permanente, sûre et efficace. Cette intervention chirurgicale consiste à sectionner et ligaturer les canaux déférents qui transportent les spermatozoïdes des testicules. La procédure peut être réalisée sous anesthésie locale.

La vasectomie contribue à une sexualité épanouie et marque un relais de la responsabilité dans la contraception du couple. De par son aspect irréversible, elle peut toutefois entrainer des regrets par la suite chez les patients, notamment en cas de changement de partenaire. 

Les Cliniques universitaires Saint-Luc et le CHU UCL Namur ont participé à une étude multicentrique européenne destinée à développer un score de risque de regret post-vasectomie afin d’aider les patients et les cliniciens dans leur prise de décision. 

52 experts impliqués, 1200 patients évalués

Concrètement, 52 spécialistes considérés par leurs pairs comme des experts en santé masculine ont pris part à un consensus en trois étapes. Dans un premier temps, ils ont identifié des facteurs de regret post-vasectomie pouvant conduire à une chirurgie de remise en continuité des canaux déférents (la vaso-vasotomie) ou au recours à la procréation médicalement assistée. 17 facteurs ont ainsi été identifiés puis évalués chez 1200 patients ayant subi une vasectomie ces 15 dernières années. Enfin, les experts ont établi un score permettant de prédire le risque de regret après une vasectomie. 

Résultats ? sur les 17 facteurs de risque testés, 5 sont apparus comme hautement significatifs : un âge inférieur à 35 ans, une impulsivité élevée (mesurée par l’échelle de Barratt), un faible niveau d’éducation, une mauvaise compréhension du caractère irréversible de la vasectomie et une perception que la contraception est idéalement une responsabilité féminine.

Trois facteurs de risques et deux conditions sine qua non ont été inclus dans l’algorithme décisionnel. Concrètement, ce dernier permet d’identifier, lors d’une consultation pré-vasectomie, les patients nécessitant une information sur la cryopréservation du sperme ou un temps de réflexion supplémentaire. Ainsi, un score supérieur ou égale à 4 identifie les patients susceptibles d’avoir besoin d’une information sur les possibilités de cryopréservation. Un score supérieur ou égale à 7 indique quant à lui le besoin d’un temps de réflexion supplémentaire.