Mélanome de l’œil : de l'or dans les yeux

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Cancers particulièrement rares, les mélanomes de l’œil requièrent une prise en charge spécifique dans des centres experts. Premier centre de référence en Belgique pour le mélanome de l’œil, les Cliniques Saint-Luc proposent une approche radiothérapeutique particulièrement originale : la brachythérapie ophtalmique. Cette dernière consiste à placer une plaque en or munie des grains d’iode radioactif directement sur la paroi oculaire au contact de la tumeur pendant quelques jours. Cette thérapie est efficace dans plus de 95% des cas.

Touchant une centaine de cas tous les ans en Belgique, le mélanome uvéal(*) est un cancer très rare. Si l’âge demeure le principal facteur de risque (pic d’incidence à 70 ans), d’autres facteurs sont connus : peau claire, yeux bleus, antécédents de mélanocytose oculaire ou oculo-dermique, certaines professions comme les soudeurs ou les chefs cuisiniers, syndromes de prédisposition génétique aux cancers… 

De par sa rareté, cette pathologie nécessite d’être prise en charge dans un centre expert. Premier centre de référence du pays en termes de nombre de cas traités, les Cliniques universitaires Saint-Luc se distinguent aussi depuis plusieurs années par une radiothérapie particulièrement efficace (taux d’efficacité de plus de 95%), la brachythérapie ophtalmique. Cette dernière consiste à placer une plaque ophtalmique en or avec des grains d’iode radioactif directement au contact de la tumeur des patients durant quelques jours. Très modulable, cette technique permet de répondre au mieux aux besoins des patients. 

(*) L’uvée fait partie de la paroi oculaire. Le mélanome uvéal se distingue du mélanome conjonctival qui apparait à la surface de l’œil. 

Plaques en or sur mesure

Dès la confirmation du diagnostic en consultation d’ophtalmologie, le traitement est mis en place le plus vite possible afin de limiter au maximum les risques de développement de métastases. La taille et les caractéristiques de la tumeur sont directement transmises au Service de physique médicale pour la conception d'une plaque ophtalmique par les physiciens médicaux. Ces derniers créent ensuite un plan de traitement personnalisé calculé sous la supervision d’un radiothérapeute. 

La taille de la plaque varie entre 8 et 22 mm. Elle sera sélectionnée en fonction des caractéristiques physiologiques de la tumeur (taille, épaisseur, localisation) et de la dose à délivrer. En outre, les physiciens peuvent jouer sur le nombre et la disposition des grains d’iode radioactif, leur activité et le temps de leur application pour adapter le traitement et veiller à protéger au mieux les organes sains à proximité (le nerf optique, la macula, la sclère). Les plaques sont en or, un matériel réputé hypoallergénique et préservant de l’irradiation les tissus sains situés en arrière de la plaque, notamment le cerveau. 

L’irradiation de contact constitue une modalité de choix par son caractère très focalisé sur la tumeur et peu irradiant pour les organes de voisinage.

Quelques jours après la confirmation du diagnostic, une première opération est réalisée pour le placement de la plaque. Se basant sur un dessin préalablement obtenu par programme informatique, les chirurgiens fixent la plaque avec des points de suture sur la paroi oculaire en regard de la tumeur (repérée au préalable). L’opération dure en moyenne 30 minutes à peine. 

Pendant 4 à 5 jours, le patient reste hospitalisé avec un pansement sur l’œil traité. En général, ce traitement est indolore. Le dernier jour, la plaque est retirée lors d’une seconde intervention. Le patient débute alors un traitement local par gouttes pendant quelques semaines afin de faciliter la cicatrisation.

Les résultats de cette prise en charge se montrent particulièrement efficaces : après 6 mois, la tumeur est devenue inactive chez plus de 95% des patients. Un suivi régulier au long cours sera toutefois nécessaire pendant plus de 10 ans afin de suivre la santé oculaire et d’exclure la survenue d’éventuelles métastases dans d’autres organes. 

L’oncologie oculaire aux Cliniques Saint-Luc

Institut Roi Albert II

Plus grand centre en Belgique en termes de cas traités pour le mélanome de l’œil, Saint-Luc réunit une équipe multidisciplinaire de spécialistes : oncologues oculaires, chirurgiens de rétine, radiothérapeutes, physiciens médicaux, etc. Le centre se veut aussi très actif dans le domaine de la recherche au niveau international. En ce moment, les équipes participent à des études européennes consacrées à une meilleure identification des patients à risque de métastases et la possibilité de mettre en place des traitements adjuvants après la brachythérapie afin d’éliminer d’emblée les métastases encore non-détectables. 

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