Journée mondiale de la voix - Des avancées au niveau de la revalidation : 95% des patients retrouvent leur voix
Ce 16 avril célèbre la Journée mondiale de la voix. L’occasion de présenter la Clinique de la voix des Cliniques universitaires Saint-Luc, ainsi que ses avancées scientifiques. Pour ces praticiens, la voix est essentielle et ne peut être considérée comme accessoire. Les troubles vocaux impactent une série de professions pour lesquelles la voix joue un rôle essentiel. D’autre part, certaines pathologies peuvent être à l’origine de ces dysfonctionnements.
On estime que 12% de la population souffrira, au moins une fois dans sa vie, de troubles de la voix. Ces maux touchent toutes personnes de la population. Parfois, confrontés à une société trop bruyante, certains doivent forcer la voix. Ces affections peuvent également survenir suite à un cancer, aux chirurgies ou traitements radiothérapeutiques, à une intubation prolongée, ou encore à cause du tabagisme.
Bien que des traitements existent, une difficulté demeure : la sécurité sociale ne mise actuellement pas sur la prévention (notamment avec des coachings vocaux) mais plutôt sur la guérison. Une situation handicapante pour certains professionnels (avocats, enseignants, chanteurs…), dont la voix constitue leur premier outil de travail et dont les mesures préventives se révèlent nécessaires.
« La voix est essentielle, elle ne se présente pas comme accessoire. Y compris quand apparaissent de gros problèmes de santé en annexes. Plus que la voix, c’est un bon fonctionnement du larynx dont nous avons besoin. De même, celui-ci nous permet d’expectorer, de s’exprimer, de manger correctement… »
Pr Gauthier Desuter, Service d’O.R.L.
Détection et traitements ces affections
Pluridisciplinaire, la Clinique de la voix des Cliniques universitaires Saint-Luc se compose d’un labo, de logopèdes et d’O.R.L. C’est là que les troubles de la voix sont décelés. En premier lieu, ils sont révélés via une laryngoscopie (exploration du larynx via un tube rigide doté d’une caméra à son extrémité). « Dans un second temps, un labo de voix enregistre les voyelles tenues. Et sur base de celles-ci, on déduit des mesures acoustiques et aérodynamiques afin de quantifier un son ou une voix, réalisés par l’organe sonore qu’est le larynx. » C’est donc par l’utilisation de ces différents appareils que sont identifiées ces affections de la voix.
Comment corriger ces cordes vocales abimées ? Les traitements recommandés, pour mettre un terme à ces troubles, combinent chirurgie (laser ou microscope) et logopédie. Les séances de soins (logopédie), accordées par l’INAMI, sont remboursées une fois dans la vie et pour une durée de deux ans. Ce qui implique de prendre les décisions rapidement pour une revalidation efficace. Néanmoins, une certaine fragilité s’installe et le risque de rechutes est bien réel.
Des avancées au niveau de la revalidation
Plusieurs études se focalisent sur la revalidation des personnes présentant une paralysie unilatérale des cordes vocales. Aujourd’hui, près de 95% des personnes retrouvent leur voix. Des résultats très encourageants en termes de chirurgie compensatrice (c’est-à-dire qui neutralise les effets).
D’autres recherches, encore en cours, portent sur l’observation du comportement cérébral. Notamment sur les modes de neuroplasticité (neurones se modifient en fonction de leur environnement ou suite à des changements internes) qui se mettent en place suite à une paralysie unilatérale des cordes vocales. L’objectif ? Comprendre pourquoi certains patients récupèrent leur voix et d’autres pas. Et, par la suite, déterminer l’élément qui permettrait à ces derniers de recouvrir leurs capacités vocales.