COVID-19 : polyarthrite rhumatoïde et vaccination

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Une campagne de vaccination exceptionnelle est en cours pour contrer la pandémie de COVID-19. Cette vaccination peut toutefois poser question pour des patients atteints de maladies chroniques inflammatoires et auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde. Une étude a été initiée au Service de rhumatologie des Cliniques Saint-Luc afin de mieux cerner l’attitude de ces patients face à la vaccination et des éventuels efforts de sensibilisation à réaliser.

Actuellement, la vaccination constitue l’option privilégiée pour répondre à la pandémie de COVID-19. Si elle ne pose pas de question pour les personnes en bonne santé, il en est tout autre pour les patients qui souffrent de maladies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde.

Affectant le système immunitaire, la polyarthrite rhumatoïde s’associe à des problématiques spécifiques dans le cadre de la vaccination : interférence avec les différents traitements et évolution de la maladie. À cela s’ajoutent certaines informations erronées diffusées via les réseaux sociaux. Ces raisons pourraient entrainer un refus de vaccination chez ces patients, parfois plus fragiles face au SRAS-CoV-2.

Afin d’évaluer au mieux la réaction des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde face à la vaccination, le Service de rhumatologie des Cliniques Saint-Luc a initié une étude interrogeant 460 personnes.

 

Une majorité favorable à la vaccination

Chaque personne a été interrogée via questionnaire à la consultation. 281 patients, soit 61% de la cohorte, ont indiqué qu’ils recevraient le vaccin dès qu’il serait disponible. De manière attendue, les plus âgés figurent parmi ce groupe favorable. Pour les 179 patients qui refusent (39%), les raisons de ne pas se faire vacciner étaient : méfiance envers les vaccins à ce moment (53%), peur des effets secondaires (28%), posture antivaccinale (4%), infection antérieure au COVID-19 (2%) et raisons inconnues (5%).

Remarques intéressantes : les moins de 50 ans, les femmes, les fumeurs, les personnes avec un plus faible niveau d’éducation, les patients plus sévères recevant des traitements biologiques ou présentant des autoanticorps avaient plus tendance à refuser le vaccin. Par contre, ni la durée, ni le degré d’activité de la polyarthrite rhumatoïde n’interféraient dans les réponses.

 

La nécessité d’un débat ouvert

De par le taux de personnes favorables au vaccin, les résultats de cette étude s’avèrent prometteurs. Ils montrent toutefois que des efforts d'éducation et de sensibilisation spécifiques pourraient être développés pour certaines sous-populations de patients. Cela induit la nécessité de garder un débat ouvert sur la vaccination notamment par rapport à l’efficacité du vaccin et de sa neutralité sur l’évolution de la maladie.

Durant les prochains mois, le Service de rhumatologie va suivre spécifiquement les patients atteints de polyarthrite après le vaccin et mesurer la présence d’éventuels effets secondaires ainsi que l’influence sur l’évolution de leur maladie.