Cancer du sein : recourir aux organoïdes pour des traitements encore plus personnalisés

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Pour certains cancers du sein métastasiques, les triple négatifs, les options thérapeutiques s’avèrent très restreintes et peu de progrès ont été faits ces dernières années. La survie médiane des patientes atteintes demeure très faible, à peine 18 mois. Afin de développer des prises en charges plus ciblées et plus efficaces pour ces personnes, un projet de recherche mené aux Cliniques universitaires Saint-Luc évalue les potentialités de recourir à des « organoïdes ».

Parmi les différents sous-types de cancers du sein, les « triple négatif » constituent les plus agressifs. Ces cancers n’expriment pas les récepteurs ciblés par les traitements habituels (tels que l’hormonothérapie dans les cancers dits hormono-sensibles, les thérapies ciblées anti-HER2 dans les cancers dits HER2 positifs). Seules les chimiothérapies ont montré une certaine efficacité actuellement dans les cancers « triple négatifs », mais la survie médiane reste faible. L’immunothérapie et les thérapies ciblées sont en cours d’évaluation dans ce sous-type de cancer du sein et semblent prometteuses.

Afin de mieux comprendre ces cancers si spécifiques et de développer à terme de nouvelles méthodes de prise en charge, l’Institut Roi Albert II des Cliniques universitaires Saint-Luc a mis en place un projet d’étude investiguant les potentialités des organoïdes.

Vers une médecine de plus en plus personnalisée

Qu’est-ce qu’un organoïde ? Il s’agit d’une structure multicellulaire tridimensionnelle reproduisant in vitro un modèle d’un organe donné. Dans le cadre du projet de recherche mené aux Cliniques Saint-Luc, les organoïdes développés en laboratoire constituent des reproductions miniatures d’un cancer du sein à partir de biopsies de tumeurs de patientes.

Reproduisant une configuration très proche de la tumeur spécifique de la patiente, les organoïdes offrent de nombreuses perspectives dans le cadre d’une médecine personnalisée. Ils pourraient notamment permettre de tester différents traitements afin de déterminer à l’avance la prise en charge la plus adaptée pour chaque cas. Le temps de développement d’un organoïde s’élève en outre à 15 jours, soit un temps raisonnable dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie thérapeutique.

Mieux comprendre le fonctionnement des cancers

Les organoïdes présentent encore d’autres possibilités dans le cadre d’une meilleure compréhension du fonctionnement des cancers, par exemple en permettant d’étudier les mécanismes de résistance aux traitements ou encore en induisant des mutations sur des organoïdes obtenus à partir de tissus sains.

Ils pourraient aussi permettre d’adapter des traitements encore peu efficaces dans le cadre des cancers « triple négatifs » (comme l’immunothérapie) ou d’évaluer la toxicité de certains traitements.