Endoscopie bronchique

Nature de l'intervention

L'endoscopie bronchique consiste en l'introduction soit par le nez, soit par la bouche d'un long appareil de moins d'un cm de diamètre, souple, permettant l'examen visuel de la trachée et des bronches. Outre l'examen purement visuel de la trachée et des bronches, l'endoscopie permet une série d'examens complémentaires, comme les prélèvements de cellules, des biopsies (prélèvement de petits morceaux de tissus), des examens à visée bactériologique ou immunologique, ainsi que des actes thérapeutiques comme l'identification d'un site de saignement et une procédure visant à arrêter l'hémorragie.

But de l'intervention

L'examen se fait sous anesthésie locale. Cette anesthésie comprend: le nez (si l'appareil est introduit par le nez) ou la bouche, la gorge, les cordes vocales et les voies aériennes. L'anesthésie locale est faite au moyen d'un spray d'anesthésique et de l'injection de liquide contenant un anesthésique dans les voies aériennes.

Durée de l'intervention

L'examen dure entre 15 et 30 minutes, dépendant de la situation individuelle.

Préparation avant l'intervention

L'endoscopie bronchique est faite quelques minutes après injection d'une substance visant à assécher les voies aériennes afin de diminuer l'inconfort de l'examen. Cette injection peut provoquer, outre l'assèchement de l'arbre bronchique, un trouble transitoire de la vue qui devient floue pendant environ 60 à 120 minutes. Il est d'usage d'injecter également avant l'examen un sédatif dont l'effet peut se prolonger pendant 6 heures. Il est conseillé de ne pas conduire une voiture pendant les 6 heures qui suivent une endoscopie bronchique. L'examen doit se faire à jeun, depuis au moins 4 heures.

La prise d'aspirine ne contre-indique pas la réalisation de l'endoscopie bronchique. Il est cependant souhaitable de l'arrêter au moins 7 jours avant l'examen. De même, tout traitement anticoagulant devrait être arrêté avant l'examen. Cependant, l'avis du médecin traitant est souhaitable sur ce point.

Après une endoscopie bronchique, il est conseillé de rester à domicile et de ne pas travailler ce jour-là.

Risques de l'intervention

Degré d'urgence de ce type d'intervention

Il s'agit le plus souvent d'un examen électif, non urgent. Parfois, il est urgent de le pratiquer: crachats abondants de sang, obstruction d'une grosse bronche avec détresse respiratoire, avant la mise en route d'une antibiothérapie chez certains patients qui peuvent être infectés par des germes particuliers ou être contagieux (pour confirmer la nécessité d'un isolement éventuel).

Fréquence de ce type d'intervention

Il est parfois nécessaire de répéter l'examen si le premier prélèvement est non contributif.

Contre-indications à l'intervention

Si le patient présente une maladie coronarienne (angine de poitrine) d'apparition récente, un infarctus du myocarde récent, une bronchite chronique ou emphysème sévère, de l'asthme bronchique instable ou des troubles connus de la coagulation du sang, cette information doit être donnée au médecin qui effectuera l'examen avant que celui-ci ne commence. La prise d'aspirine ne contre-indique pas la réalisation de l'endoscopie bronchique. Il est cependant souhaitable de l'arrêter au moins 7 jours avant l'examen. De même, tout traitement anticoagulant devrait être arrêté avant l'examen. Cependant, l'avis du médecin traitant est souhaitable sur ce point.

Effets secondaires de l'intervention

Lors de l'anesthésie locale, la présence de nausées et de toux est habituelle. C'est pourquoi cet examen est fait à jeun depuis au moins 4 heures. L'examen en lui-même est totalement indolore. La présence de nausées et de toux est généralement facilement contrôlée par l'anesthésie locale. Si des biopsies sont réalisées au cours de l'examen, des crachats avec du sang peuvent apparaître dans les heures qui suivent la procédure. Si l'examen est réalisé de façon ambulatoire, il n'est pas rare qu'un pic de température, même jusqu'à 39°, survienne dans les 12 heures qui suivent la procédure. Le plus souvent, il ne s'agit pas d'une infection en soi et cette température ne nécessite pas l'administration d'antibiotique. Un fébrifuge (de type Aspirine ou Paracetamol) peut être administré. Toutefois, si la fièvre persiste plus de 24 heures après l'examen, une consultation médicale est nécessaire.

Risques inhérents à l'intervention

Certaines personnes particulièrement susceptibles à l'anesthésique local utilisé peuvent encourir des complications sévères, y compris un arrêt cardiaque. Ce type de complication est extrêmement rare. On a décrit dans la littérature 2 cas de décès sur plus de 50.000 endoscopies bronchiques. D'autres complications, toutes aussi rares, sont des chutes de tension sévères, des arythmies cardiaques, des infarctus du myocarde, des syncopes, des convulsions, des difficultés respiratoires, et des infections. En cas de biopsies périphériques pulmonaires, des pneumothorax peuvent survenir, qui peuvent nécessiter un séjour à l'hôpital. Des hémorragies sévères ne sont rapportées qu'exceptionnellement. La plupart des patients ayant expérimenté des complications sévères étaient atteints d'un infarctus du myocarde récent, de bronchite chronique ou emphysème sévère, de pneumonie grave, ou de cancer terminal. Pendant toute la durée de l'examen, et afin de prévenir autant que faire se peut ces complications, de l'oxygène peut être administré par voie nasale. La quantité d'oxygène dans le sang est contrôlée en continu pendant l'examen également. Afin d'éviter tout risque de contamination du patient par des microbes ou virus, les appareils sont soigneusement nettoyés et stérilisés entre chaque utilisation.

Que fait-on en cas de complications?

En cas de complications, la surveillance après l'examen est prolongée et une hospitalisation peut être nécessaire. Les troubles cardiaques peuvent nécessiter l'administration de médicaments, de même que les réactions vagales sévères. En cas d'hémorragies, une substance favorisant la coagulation peut être appliquée dans la bronche.

Alternatives thérapeutiques ou diagnostiques

cfr point 4 - Refus de l'intervention

Après l'intervention

Soins de suivi après l'intervention (prévention et gestion de la douleur)

Si l'examen est pratiqué de façon ambulatoire, une surveillance est assurée après l'examen avant d'autoriser le retour à domicile.

Répercussions financières de cette intervention

Une endoscopie bronchique est remboursée entre 80 € et 120 € environ, dépendant de la réalisation d'actes complémentaires comme des biopsies. L'acte est entièrement à charge de l'INAMI. Si le patient a des exigences particulières, un supplément d'honoraires peut lui être compté en accord avec les dispositions de la Convention médico-mutualiste et avec le règlement institutionnel. Le prix des médicaments utilisés (anesthésie locale par exemple) est à charge du patient mais représente de faibles montants. En cas de ponction-biopsie ganglionnaire, le coût de l'aiguille de ponction à usage unique est à charge du patient.

Refus de l'intervention

Le refus de l'examen peut entraîner l'impossibilité de poser le diagnostic correct (nature de l'anomalie constatée) et de proposer le traitement le plus adapté. Dans certains cas, les lésions peuvent être abordées également par une ponction transthoracique (voir fiche "ponction transthoracique") ou par voie chirurgicale (ce qui est beaucoup plus invasif et davantage risqué). Exceptionnellement, avec l'accord des médecins, il est envisagé de réaliser la fibroscopie bronchique sous forte sédation ou anesthésie générale, sous la responsabilité d'un médecin anesthésiste.