Cryobiopsies transbronchiques
Nature de l'intervention
Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont un groupe de maladies chroniques et progressives dont l’évolution est extrêmement variable. Il est donc fondamental de proposer au patient un diagnostic le plus précis possible afin qu’il puisse bénéficier du traitement le plus approprié. C’est d’autant plus important que des médicaments anti-fibrosants sont disponibles en Belgique pour certaines formes de PID. Dans certains cas, il est nécessaire d’avoir recours à une biopsie pulmonaire. La technique la plus répandue est la biopsie pulmonaire chirurgicale. Elle implique cependant une hospitalisation de quelques jours ainsi que la pose transitoire d’un drain thoracique, source potentielle de gêne par la suite.
Une technique récente, appelée cryobiopsies transbronchiques, est proposée comme alternative à la biopsie chirurgicale aux patients souffrant de PID.
Sous anesthésie générale, le pneumologue insère un bronchoscope rigide dans la trachée. Ce tube permet d’une part de ventiler le patient, d’autre part de faire passer les instruments nécessaires aux prélèvements. Une « cryosonde », dont le positionnement est contrôlé par radioscopie, est alors introduite via les voies aériennes à la périphérie du poumon. Cette sonde peut se réfrigérer en quelques secondes et congeler les tissus avoisinants sur plusieurs millimètres. Un morceau de poumon gelé (d’où le nom cryobiopsie) de 5 mm d’arête au moins peut être obtenu. En général et afin d’augmenter les chances d’arriver au diagnostic, 3 à 5 biopsies sont prélevées. Une fois le geste terminé, le patient est hospitalisé en surveillance pour la nuit. L’anesthésie générale aura duré entre 30 et 45 minutes.
En l’absence de complication, la sortie est autorisée dès le lendemain. Les complications possibles sont d’une part un saignement pendant le geste (en général contrôlé localement) et d’autre part la survenue d’un pneumothorax (10 à 20% des cas environ). Si la pose d’un drain est nécessaire afin de drainer le pneumothorax, cela peut prolonger le séjour hospitalier.
Cette technique récente, pratiquée régulièrement aux Cliniques universitaires Saint-Luc, permet d’éviter le recours à la chirurgie dans 80% des cas.