Vers un suivi plus sécurisé des cancers testiculaires

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Les cancers testiculaires touchent essentiellement des patients jeunes. Si le pronostic est généralement bon, ils devront néanmoins être suivis et feront des CT scanners réguliers. Ces derniers, à base de rayons X et de produits de contraste iodés, présentent théoriquement des risques à long terme. Le Service de radiologie des Cliniques Saint-Luc, en collaboration avec le groupe Génito-Urinaire de l’Institut Roi Albert II, vient d’analyser les potentialités diagnostiques de l’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), non-irradiante et sans produits de contraste, pour ces suivis.

Les cancers testiculaires touchent essentiellement des patients jeunes, âgés entre 20 et 40 ans. Généralement de stade 1, ces cancers disposent globalement d’un très bon pronostic pour les patients qui pourront mener une existence quasi normale après les traitements. Ils doivent toutefois être suivis régulièrement pendant des années via des examens d’imagerie médicales dont la fréquence dépendra du stade de leur cancer.

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Ces examens d’imagerie, des CT scanners par tomodensitométrie thoraco-abdominopelvienne, emploient des rayons X ainsi que des produits de contraste. Particulièrement fréquents, ces examens irradiants sont théoriquement susceptibles d’induire d’autres cancers chez les personnes. De même, l’injection du contraste n’est pas compatible avec les personnes allergiques aux produits de contrastes iodés ni aux personnes souffrant d’insuffisance rénale.  

Le Service de radiologie des Cliniques universitaires Saint-Luc vient de réaliser une recherche portant sur les potentialités de l’IRM pour la réalisation de ces suivis fréquents. En cas de récidive d’un cancer testiculaire, les métastases touchent essentiellement les ganglions rétropéritonéaux. Ce type de métastase ganglionnaire est tout à fait observable via une IRM classique qui présente en outre l’avantage d’être non-irradiante et ne nécessite pas d’injection de produits de contraste.

Vers une adaptation de la prise en charge

Cette recherche a inclus 43 patients atteints de cancers testiculaires et suivis aux Cliniques Saint-Luc. Ces derniers ont respectivement bénéficié d’un CT-scanner et d’une IRM pour le dépistage de ganglions lymphatiques métastasiques. Les chercheurs se sont penchés sur plusieurs critères pour comparer les résultats : performance diagnostique, reproductibilité des résultats, concordance entre protocoles d’imagerie et norme de référence, qualité de l’image.

Résultats ? Les différents critères analysés ont mis en évidence que l’examen par IRM constituait une alternative suffisamment précise et non-irradiante au CT scanner pour le dépistage des ganglions lymphatiques métastasiques. Ces résultats ouvrent la voie à une adaptation des prises en charge de suivi pour ces patients, prenant toujours plus en compte leur confort et leur qualité de vie.

Pour en savoir plus

  • Lien vers la publication scientifique : https://www.mdpi.com/2075-1729/12/2/212
  • Reportage vidéo de la Libre avec interview des Drs Julien Van Damme (Service d'urologie) et Vassiliki Pasoglou (Service de radiologie)