Cancer du rectum : stratégie thérapeutique sur mesure

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Chaque année, 1250 cancers du rectum sont observés en Belgique. De par leur emplacement et les risques de récidives locales associées, ces cancers nécessitent d’être pris en charge dans un centre expert à l’instar de la Clinique des pathologies tumorales du côlon et du rectum (CPTCR) de Saint-Luc. Un rapport publié par le Registre National du Cancer vient de mettre en évidence que la survie à 5 ans de ces cancers était supérieure de plus de 12% à Saint-Luc par rapport à la moyenne belge.

En Belgique, 8.000 nouveaux cas de cancers colorectaux sont observés chaque année dont 1250 cancers du rectum. Particulièrement complexes à prendre en charge de par leur emplacement (au sein du pelvis, à proximité immédiate d’autres organes cruciaux pour la gestion des fonctions vitales quotidiennes), ces cancers peuvent être à risque de récidives locales. Ils nécessitent dès lors d’être pris en charge dans un centre expert, à l’instar de La Clinique des pathologies tumorales du côlon et du rectum de Saint-Luc (CPTCR).

Le Registre National du Cancer vient de publier un rapport concernant la prise en charge des patients atteints du cancer du rectum dans les différents hôpitaux de Belgique. Les chiffres du CPTCR de Saint-Luc sont exceptionnels avec une survie à 5 ans supérieure à la moyenne belge et qui le placent en tête de tous les centres belges.

Une survie au-dessus de la moyenne

Le rapport du Registre du Cancer reprend une série d’indicateurs de qualité, notamment des informations en termes de survie globale. Il concerne tous les patients pris en charge pour un cancer colorectal pour la période 2009-2017 et rapporte des performances des Cliniques Saint-Luc :

  • Mortalité opératoire à 90 jours inférieure à la moyenne nationale (soit 2% de décès contre 4 ,3% pour la moyenne nationale)
  • Survie relative des patients la plus élevée de tous les centres belges : à 5ans, elle s’élève à 81,3% pour l’ensemble des patients pris en charge, soit 12,7% en plus que la moyenne nationale (68,6 %)

Les raisons de ces résultats ? Une structure interdisciplinaire tenant compte des compétences propres des multiples experts impliqués dans le diagnostic et tout au long du traitement, tout en favorisant leur synergie pour la conception d’une prise en charge "sur mesure" pour chaque patient.  

Stratégie thérapeutique interdisciplinaire

Au CPTCR des Cliniques Saint-Luc, de nombreux métiers interviennent dans la stratégie thérapeutique qui sera adaptée à chaque patient. Décidée en réunion pluridisciplinaire, cette stratégie comporte trois phases.

  1. La première phase rassemble les traitements préopératoires associant la radiothérapie et la chimiothérapie. Ces traitements préopératoires sont requis en cas de tumeur localement avancée (de grand volume ou avec des ganglions lymphatiques déjà atteints) en raison de leur risque de récidive locale ou de métastases à distance. Étalés sur plusieurs mois, ils sont destinés à réduire la taille de la tumeur avant une chirurgie facilitant le geste chirurgical et réduisant aussi le risque de récidive locale. La littérature médicale a récemment renforcé la place et démontré les bénéfices de ces thérapies avant la chirurgie.
    Pour les tumeurs superficielles du rectum n’envahissant pas la paroi rectale, les traitements de radio-chimiothérapie ainsi que la chirurgie peuvent souvent être évités. En effet, une résection endoscopique muqueuse ou sous-muqueuse peut alors être réalisée pendant la coloscopie diagnostique et permet à elle seule de guérir le patient. Ces tumeurs ne sont malheureusement pas fréquentes car non symptomatiques et souvent diagnostiquées fortuitement lors d’une coloscopie de dépistage. Cela permet de rappeler que le meilleur traitement du cancer du rectum reste le dépistage.
     
  2. La deuxième phase est la chirurgie à proprement parlé. En accord avec les recommandations internationales, les chirurgiens pratiquent une ablation en monobloc du rectum porteur de la tumeur ainsi que de tout son environnement ganglionnaire, pour ne laisser aucun tissu cancéreux en place tout en préservant le plus possible l’intégrité corporelle du patient (fonctions urinaires et sexuelles, sphincters).
     
  3. Dernière phase, les différents membres du CPTCR analysent les résultats après la chirurgie et décident d’une éventuelle chimiothérapie pendant 4 à 6 mois pour consolider la guérison.