De nouvelles avancées en neurochirurgie pour l’épilepsie réfractaire

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Pour les patients souffrant d’épilepsie dite « réfractaire », le traitement neurochirurgical constitue souvent la seule solution. Cette chirurgie très complexe consiste à enlever la zone du cerveau responsable des crises. Particulièrement longues et présentant des risques non-négligeables, les voies d’accès habituelles ne sont pas sans inconvénients. Le Service de neurochirurgie des Cliniques Saint-Luc vient de valider une nouvelle approche, beaucoup moins risquée et réduisant considérablement le temps chirurgical. Une première mondiale.

Maladie neurologique, l’épilepsie est causée par des facteurs génétiques, métaboliques ou liées à des dégâts dans le cerveau (AVC, démence, encéphalite, tumeurs, etc.). Elle concerne 0,5 % de la population belge.

Lorsque l’épilepsie résiste aux traitements médicamenteux, elle est dite « réfractaire » et peut nécessiter une neurochirurgie dans un centre de référence. Cette chirurgie curative consiste plus précisément à enlever la zone du cerveau responsable des crises.

Le Service de neurochirurgie de Saint-Luc vient de valider une nouvelle voie d’abord chirurgicale pour atteindre la zone en question. Cette technique novatrice a été reconnue par la revue « World neurosurgery ». Il s’agit d’une première mondiale.

Les techniques chirurgicales traditionnelles utilisées pour retirer la zone associée aux crises épileptiques présentent des inconvénients majeurs. Certaines nécessitent un temps d’opération considérable avec entre autre la dissection des vaisseaux cérébraux. D’autres, plus rapides, impliquent souvent un passage à travers la voie visuelle avec le risque non-négligeable de perte au niveau du champ visuel du patient.

La technique développée à Saint-Luc consiste à passer par la partie supero-antérieure du lobe temporal et à longer la vallée sylvienne (zone contenant de nombreux vaisseaux). Ce trajet évite la dissection des artères et réduit fondamentalement le temps chirurgical (près d’une heure en moins) et ce, sans risquer une atteinte du champ visuel, tout en obtenant des résultats aussi probants que les voies d’abord traditionnelles.

À ce jour, une douzaine de patients ont bénéficié de cette technique aux Cliniques universitaires Saint-Luc.

Un robot pour implanter des électrodes d’enregistrement dans le cerveau

Toujours en matière d’épilepsie, les Cliniques Saint-Luc viennent d’acquérir une nouvelle technologie robotisée pour l’implantations d’électrodes dans le cerveau des patients. Il s’agit d’une première en Belgique.

Invasive, l’implantation d’électrodes vise à mieux comprendre l’origine des crises. Grâce au robot, les risques inhérents à ce geste invasifs devront être considérablement réduits. Offrant une meilleure stabilité et plus de précision, cet appareil se positionne automatiquement dans la trajectoire de l’électrode à implanter ou de la biopsie cérébrale à réaliser. Cela représente en outre un gain de temps considérable.