Ostéotomie des maxillaires

Il s'agit d'une intervention chirurgicale dont le but est de déplacer des segments osseux pour corriger les anomalies de position dentaire et/ou squelettique.

Sous anesthésie générale; il n'y a pas de cicatrice externe visible (sauf en cas d'ostéotomie de Le Fort III avec cicatrices dans le cuir chevelu et au niveau des paupières inférieures).

La durée de l'intervention varie entre 2 et 6 heures selon le type d'ostéotomie.

Les segments osseux sont fixés avec des plaques vissées en matériau biocompatible (alliage de titane). Le remboursement de ces plaques vissées d'ostéosynthèse n'étant pas total par l'INAMI, le patient doit prévoir un supplément de plusieurs centaines d'euros, dont un devis précis sera établi pour chaque cas.

Pendant une à plusieurs semaines, en fonction du type d'ostéotomie, un blocage intermaxillaire peut être nécessaire. La décision du blocage peut devoir être prise en cours d'intervention .

Durant toute la durée du blocage intermaxillaire, une paire de ciseaux à couper des fils métalliques doit accompagner le patient pour un éventuel déblocage en urgence (en cas de vomissements par exemple).

Après un séjour en salle de réveil de quelques heures, le patient est remonté dans sa chambre. Une perfusion intraveineuse est maintenue les premières heures pour hydratation et pour administration médicamenteuse. Une sonde naso-gastrique est rarement mise en place pour aspirer le contenu de l'estomac, après de longues interventions. Une sonde vésicale est rarement mise en place pour de longues interventions et ôtée le plus rapidement possible.

De l'eau non pétillante peut être absorbée, en petite quantité, 6 heures après le réveil.

Un régime alimentaire "liquide" est prévu et des feuilles de conseils d'alimentation sont remises au patient pour adapter son alimentation à domicile. La mastication n'étant pas possible, le principe est d'ingérer, sous une forme molle ou liquide, et en petites prises fractionnées, la quantité habituelle de nourriture.

Une hygiène buccale et dentaire par bains de bouche avec un antiseptique buccal (type Corsodyl, Isobétadine buccale...) et par brossage dentaire est à réaliser rigoureusement toute la durée de la présence des arcs.

Les inconvénients immédiats comportent:

  • douleur et gonflement postopératoires éventuels;
  • tuméfaction des joues et des lèvres pendant quelques jours;
  • inconfort du blocage intermaxillaire éventuel et dans ce cas impossibilité de mastication;
  • difficultés d'élocution (passagères);
  • difficulté de l'hygiène buccale;
  • éventuels hématomes disparaissant en 2 semaines;
  • rarement phénomènes douloureux.

Comme pour toute intervention chirurgicale, il y a des risques liés à l'anesthésie et à l'acte technique. Il s'agit d'une intervention élective, d'intérêt non vital, donc généralement conseillée à des patients en bonne état de santé. Tous problèmes éventuels de santé doivent être signalés par le patient.

  • Risques hémorragiques, rarement très graves.
  • Lésions nerveuses possibles des branches du nerf trijumeau, responsables d'un trouble de sensibilité des régions jugales, labiales supérieures et/ou inférieures, du menton et de la langue. Ces troubles de sensibilité sont souvent transitoires, pendant quelques semaines. Exceptionnellement, ces troubles sont définitifs.
  • Beaucoup plus rares sont les déficits de la motricité des muscles de la face liés aux lésions du nerf facial.
  • Mauvaise fracture d'un segment osseux, imposant des ostéosynthèses supplémentaires et un éventuel blocage intermaxillaire prolongé de plusieurs semaines.
  • Les plaques vissées peuvent normalement rester en place, elles sont rarement ôtées (si source d'infection ou trop perceptibles à la palpation).

Les soins postopératoires

consistent en administration d'antibiotiques, d'anti-inflammatoires stéroïdiens, d'anti-douleurs et de bains de bouche antiseptiques.

Des brossages dentaires sont à effectuer dès le lendemain de l'intervention. Une dizaine de séances de kinésithérapie maxillo-faciale peut être prescrite.

Des consultations de contrôle sont nécessaires. La durée habituelle de la convalescence est de 2 à 3 semaines et l'incapacité de travail est de 2 à 5 semaines en fonction du type d'ostéotomie, du blocage intermaxillaire.